Qu’est-ce qui a changé, depuis que vous êtes directeur de l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) ?
Depuis notre arrivée, en effet, beaucoup de choses ont changé. Au niveau infrastructurel. Aujourd’hui, tous ceux qui ont connu cet institut il y a 10 ans, ils sont éblouis par ce changement au niveau des infrastructures.
Notamment avec le legs des 7es jeux de la Francophonie donc il s’est renforcé. Au plan académique également, depuis sa création en 1961 et depuis l’avènement en 1980 de la Licence des Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) et, nous avons aujourd’hui également la Licence au niveau des Sciences et technologies de l'animation socio-éducative (Stase).
L’Injs dispose deux écoles : Ecole normale supérieure d’éducation physique et sportive et l’école normale supérieure d’éducation permanente. Et à côté des Licences, nous avons le système Lmd (Licence master et doctorat) avec quatre spécialités. Aujourd’hui, en plus des étudiants formés pour être des professeurs de lycée et collège, il y a également l’entrainement sportif.
L’Injs est en mesure de former des entraîneurs de haut niveau dans plusieurs disciplines. Nous faisons également des activités physiques adaptées qui s’occupent d’une catégorie spécifique de personnes.
A savoir les handicapés psychomoteurs, aussi bien des jeunes que des personnes d’un certain âge avec des maladies métaboliques que sont : le diabète, la tension…
A l’Injs aussi, il y a actuellement la formation en management de sport qui prend en compte l’économie du sport, gestion des infrastructures sportives et la gestion des évènements sportifs et le droit du sport qui sont des spécialités.
Quatre ans après la fin des Jeux de la Francophonie à Abidjan, quel est l’héritage concernant les infrastructures ?
Sur les Jeux de la Francophonie en 2017, nous avons eu et obtenu des infrastructures d’hébergement, 4004 lits, avec 33 bâtiments modulables, deux terrains refaits de basket, handball et de volley sans oublier un gymnase multisport et un autre avec plusieurs fonctions notamment une salle de lutte, une salle de gymnase, une salle de danse, une salle de judo et une autre salle de conditionnement physique.
Qu’est-ce qui fait au niveau des disciplines que pratique l’Injs ?
Aujourd’hui, l’Injs est champion de Rugby chez les dames, champion en hommes de Volley et vainqueur de la Coupe nationale…Nous sommes 3e au niveau du volley chez les dames. Dire qu’il y a à peine deux ans que nous avons mis en place cette équipe de volley.
Nous montons progressivement notre équipe d’handball, notre équipe de Basket vient de se qualifier pour la seconde division.
Je pense bien que progressivement, nous allons participer aux sports civils puisque nous sommes un laboratoire de sport.
Quelles sont vos relations avec les Fédérations nationales qui occupent vos différents sites à l’Injs ?
Il faut dire qu’avec le centre national des sports de haut niveau que nous avons en notre sein, ce centre en question est au carrefour de toutes les Fédérations.
Nous avons également des techniciens de grandes qualités qui ont fait leur preuve au plan national qu’international. Et, ce centre national de haut niveau a un partenariat avec les Fédérations sportives que nous accompagnons.
Tant dans la préparation de leurs athlètes tout comme dans la conception des batteries de tests pour la détection des enfants par exemple.
Aujourd’hui, ce centre, avec les différents directeurs techniques nationaux des Fédérations, l’on a harmonisé la méthodologie de la détection de ces enfants dans les différentes disciplines.
Ceci pour vous dire que nous avons d’excellents rapports avec les différentes Fédérations sportives. En principe, il y a un autre volet qui est dans la mission du centre qui n’est pas encore développé, qui est celle de participer à la préparation des athlètes aussi bien des clubs que des sélections nationales.
Afin d’avoir un œil de l’Etat sur ces différentes préparations. Donc le centre devrait donner un avis favorable ou défavorable quant à la participation d’un club ou de l’équipe nationale dans une compétition internationale.
Peut-on savoir votre secret dans vos relations avec vos étudiants de sorte qu’on n’entend plus parler de grève par exemple ? Votre secret ?
Honnêtement, le secret, c’est la vérité. Je leur tiens un langage de vérité. Nous avons été tous jeunes, donc nous comprenons leur langage et leur esprit. Donc il faut être franc, très franc avec eux. On a l’avantage qu’ils sortent tous comme fonctionnaire l’Etat donc il n’y a pas de taux de chômage.
L’employabilité est à cent pour cent. Ensuite, ils sont dans un domaine de formateur des formateurs donc il faut leur donner tous les outils.
Il y a aussi la qualité des enseignements au bien des enseignants que des éducateurs et bien d’autres.
Tout ceci mis l’un dans l’autre nous permet de leur donner le maximum de compétences et de rigueurs dans leur formation. En tout cas, nous gérons avec beaucoup d’efficacités toutes ces choses.
Mais, quand il faut sévir, nous sévissons évidemment et quand il faut encourager, nous les encourageons. C’est dire que nous avons en même temps, la carotte et le bâton pour permettre de garantir un bon avenir. Surtout que nous sommes à 8 mille étudiants, aujourd’hui.
Monsieur Dg, on annonce un partenariat avec un club portugais... Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il s’agit du Benfica de Lisbonne. Alors, c’est un engagement personnel du président de la République, Son excellence Alassane Ouattara, avec son homologue du Portugal quant à la création en Côte d’Ivoire d’une académie de football.
Le premier partenaire désigné, c’était le Sporting de Lisbonne et, quand il y a eu le changement de gouvernance à la tête de ce club, la création de cette académie n’était plus donc une priorité.
C’est ainsi que notre représentation diplomatique au Portugal a pu recontacter le 2e club phare de Lisbonne qui est le Benfica.
Aujourd’hui, je peux vous assurer que les choses vont démarrer dans les semaines à venir.
Puisque tous les contrats et les engagements de l’Etat de Côte d’Ivoire ont été quasiment signés et formalisés sous la coupe du Cnpp (Ndlr : Comité national de partenariat privé et public) qui va encadrer le montage du dossier.
L’Etat a pratiquement décaissé les finances. C’est la signature du ministre des finances qui reste pour démarrer ce projet.
Concrètement que gagne la Côte d’Ivoire ?
Il s’agit de détecter 10 mille enfants donc ce sont les U.12, U.14 et les U.16. Nous aurons cinq mille enfants sur Abidjan et cinq mille à l’intérieur par l’intermédiaire des Ligues de football afin de retenir 74 enfants en tout. Ils seront donc blanchis, logés, nourris…avec l’appui évidement des techniciens portugais et Ivoiriens.
L’avantage c’est quoi alors ?
L’avantage sera d’organiser un championnat de jeunes avec la Fédération ivoirienne de football. Les pensionnaires de ce centre sont destinés premièrement à la sélection nationale de Côte d’Ivoire. Parce que dans le contrat, il leur est interdit de changer de nationalité et d’aller sous d’autres cieux.
Les meilleurs iront d’abord au Benfica ou dans d’autres clubs européens.
Et ceux pour qui, ça n’a pas marché, viendront aliment le championnat national.
Ils seront donc mis à la disposition des clubs ivoiriens afin de relever le niveau de l’élite ivoirienne afin de continuer leur formation.
Quelles sont les conditions pour entrer à l’Injs ?
D’abord, il faut être titulaire du Baccalauréat, toute série. Il y a des conditions d’âge, de diplômes, il y a aussi un test d’aptitude médicale assez poussée.
Par la suite, on se soumet aux conditions d’épreuves écrites et orales. Après quand vous êtes bon, vous êtes retenu pour faire la formation.
Elle dure combien de temps ?
Ceux qui font le professorat de lycée, c’est cinq ans puisqu’il s’agit du Master donc trois ans pour la Licence et deux ans pour le Master 1 et le Master 2.
Et puis, il y a le professeur de collège donc c’est sanctionné par la Licence et la formation dure trois ans.
Et puis à côté, nous avons des étudiants qui sont recrutés par la fonction publique.
Les maitres d’Eps et les maitres d’éducation permanente. Il y a les maitresses adjointes d’éducation permanente, il y a également les conseillers.
C’est-à-dire que ceux qui sont maitres, après quelques trois années à la fonction publique, passent un concours professionnel. Sans oublier les inspecteurs de la jeunesse et des sports ainsi de suite.
Donc je demande aux jeunes de venir passer le concours parce que nous sommes dans l’année de la jeunesse.