Pour l’année scolaire 2021-2022, on recensait 277 classes passerelles qui ont permis d’encadrer 5892 enfants dont 2987 filles. Pour l’année scolaire 2022-2023, on recensait 166 classes passerelles reparties dans les différentes régions administratives. Selon les statistiques du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, reprises sur le site Cicg, elles ont permis d’encadrer 4932 enfants dont 2661 filles.
On comptait 14 classes passerelles dans la région du Haut-Sassandra. Ces classes ont permis de scolariser 174 enfants dont 95 filles. La région du Bounkani totalisait 10 classes pour 392 enfants encadrés dont 183 filles. Dans la Bagoué, 532 enfants dont 289 filles ont été encadrés dans 16 classes.
Les classes passerelles offrent aux enfants de 9 à 14 ans qui n’ont pas eu accès à l’école ou trop tôt déscolarisés, une éducation accélérée pour combler leur retard.
Ceux-ci suivent un programme d’apprentissage accéléré (lecture, écriture, mathématiques notamment), avant d’être soumis à un test pour leur intégration dans un niveau du cycle formel.
Les recommandations de la ministre Mariétou Koné
Les classes passerelles sont organisées en trois niveaux de cours uniques contre 6 dans le dispositif formel. Ce sont le cours préparatoire unique (Cp1 et Cp2), le cours élémentaire unique (Ce1 et Ce2) et le cours moyen unique (Cmu).
« Les structures d’éducation non formelle ont encadré 3 975 enfants d’âge scolarisable dont 1787 filles dans les classes passerelles. 3014 sont proposés à l’intégration dans les classes du primaire, dans le système formel, cette rentrée scolaire », a indiqué la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Pr Mariatou Koné, dans la déclaration du gouvernement à l'occasion de la 58e édition de la célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation, le 8 septembre 2023. Le gouvernement ivoirien bénéficie, dans ses différents projets, dans le secteur de l’éducation, de l’appui de partenaires au développement et de nombreuses organisations de la société .
L’Unicef par exemple, à travers différentes structures, conduit plusieurs projets pour la promotion de l’éducation inclusive dans le Nord-ouest.
L’Ong « Génération femme du 3ème millénaire », (GFM3), a lancé avec le soutien de la Banque mondiale, un important projet dont l’objectif est de scolariser 450 enfants âgés de 9 à 14 ans des régions du Poro et de la Bagoué. Autour des classes passerelles, les communautés sont sensibilisées. Elles sont exhortées à jouer leur partition, en veillant à ce que tous les enfants en âge d’aller à l’école soient effectivement scolarisés.
Les partenaires engagés dans les différents projets soutiennent que l’investissement dans les classes passerelles est efficace pour réintégrer les enfants non scolarisés dans les écoles formelles et réduire le travail des enfants. Dans les zones productrices de cacao, l’effet des classes passerelles est très significatif. Les résultats montrent que les enfants qui ont suivi des classes passerelles ont acquis des compétences nécessaires pour intégrer le système d’éducation formelle avec succès. On note surtout une diminution de la prévalence du travail dangereux.
Pour les experts, les classes passerelles sont une solution pour l’enseignement obligatoire universel. Dans beaucoup de régions, elles permettent de remédier au travail des enfants et de prévenir toutes les formes d'exploitations.
Plusieurs actions d’impact sont à l’étude pour parvenir au meilleur modèle possible. Des études ont été menées aussi bien en Côte d’Ivoire que dans d’autres pays africains pour élaborer des stratégies innovantes et efficaces d’éducation et de formation des enfants non scolarisés afin de les éloigner de l’analphabétisme et de les sortir du cycle vicieux de la pauvreté.
Partout où les conditions sont réunies, ces classes donnent une seconde chance aux enfants privés de leur droit à l’éducation. Elles les aident à réaliser leur plein épanouissement.