International

Afrique de l’Ouest : Burkina, Mali, Niger se retirent de la Cédéao

afrique-de-louest-burkina-mali-niger-se-retirent-de-la-cedeao
Les trois chefs de la junte continuent de faire parler d'eux en Afrique de l'Ouest. (Ph:Dr).
Partagez
ce contenu
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, dimanche 28 janvier, leur "retrait sans délai" de la Communauté Économique des États d'Afrique de l’Ouest (Cédéao). Une décision qui ne peut s'appliquer qu'au bout d'un an en vertu du traité de l'organisation sous-régionale. La Cédéao se dit prête à une "solution négociée".

Les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont décidé de retirer leur pays, avec effet immédiat, de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), organisation sous régionale de 15 membres, ont-ils annoncé dimanche dans un communiqué conjoint.

Les dirigeants respectifs des trois États sahéliens, « prenant toutes leurs responsabilités devant l'histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États d'Afrique de l’ouest », dit le communiqué lu sur les médias d'État de ces pays, dans des propos repris par France 24.

Les trois pays, confrontés à des problématiques similaires d'insécurité, de djihadisme et de pauvreté, ont des relations tendues avec la Cédéao depuis que des militaires y ont pris le pouvoir par la force, en 2020 au Mali, en 2022 au Burkina Faso et en 2023 au Niger.

La Cédéao essaie d'endiguer les coups de force et de pousser au retour le plus vite possible des civils au pouvoir.

Elle a pris de lourdes sanctions contre le Mali et le Niger et est allée jusqu'à menacer de recourir à la force dans ce dernier pays. Elle a suspendu les trois pays de ses organes.

Que représentent Mali, Burkina Faso et Niger dans la Cédéao ?

Il s'agit de trois États sahéliens, sans littoral maritime. Avec le retrait de ces trois États intérieurs, l'organisation sera réduite aux 12 Etats littoraux d'Afrique de l'Ouest. Mali, Burkina Faso et Niger représentent 2,75 millions de km2 sur 6,1 millions de km2 de l'ensemble des Etats membres de l'organisation.

Le Mali et le Niger sont plus de 4 fois plus grands que le Burkina Faso (274.000 km2).

Mali et Burkina Faso ont une population quasi identique d'environ 22 millions d'habitants contre plus de 25 millions d'habitants pour le Niger.

Les trois Etats sahéliens ont eu leurs destins liés à la suite des putschs qui ont amené au pouvoir des militaires. Ils sont confrontés à des problématiques similaires d'insécurité, de djihadiste et de pauvreté.

Sur le plan international, les trois pays ont rompu avec la France. Ils ont poussé les ambassadeurs et les forces françaises vers la sortie et se sont tournés politiquement et militairement vers la Russie.

En septembre 2023, Mali, Burkina Faso et Niger ont formé une Alliance des États du Sahel (Aes) placée sous le signe de la souveraineté et du panafricanisme.

Quelles sont les modalités de retrait de la Cédéao ? 

La Cédéao a connu un précédent en matière de retrait, dans des circonstances très différentes : celui de la Mauritanie en 2000. Pays charnière entre le Maghreb et l'Afrique de l'ouest, Nouakchott avait motivé son retrait par la volonté de se concentrer sur l'Union du Maghreb Arabe (Uma) pour des raisons culturelles.

Le pays avait suivi la procédure officielle prévue dans le Traité de la Cédéao, révisé en 1993, (chapitre XXII, article 91), à savoir notifier "par écrit, dans un délai, d'un an, sa décision au Secrétaire Exécutif qui en informe les Etats Membres. A l'expiration de ce délai, si sa notification n'est pas retirée, cet Etat cesse d'être membre de la Communauté."

Un an après, sa notification de retrait, la Mauritanie a quitté fin décembre 2000 l'organisation sous régionale réduite à 15 membres, le Cap-Vert étant entré en 1997. 

Reste que pendant le délai d'un an, un "État membre continue de se conformer aux dispositionsi du présent Traité et reste tenu de s'acquitter des obligations qui lui incombent en vertu du présent Traité".

Cette décision de retrait pourrait produire des effets considérables, par exemple pour la circulation des biens et des personnes, pour les trois pays concernés, dépourvus d'accès à la mer, et pour la région.

A lire aussiBurkina Faso-Côte d’Ivoire : gendarmes ivoiriens détenus à Ouaga, dans les coulisses d’un imbroglio

Elle suppose des implications sur les exemptions de visa et les exonérations de taxe, avec des retombées sur les prix.

 

 

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Saisissez votre email ci-dessous pour inscrire à notre lettre d'information et recevoir chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire