L'épouse du président déchu du Gabon Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, a été inculpée de "blanchiment de capitaux" et maintenue en résidence surveillée, a annoncé vendredi 29 septembre le procureur de la République de Libreville. Cette annonce intervient un mois après que son époux a été renversé par l'armée qui accusait l'ex-Première dame et son fils d'avoir "manipulé" le chef de l'État.
Après le fils, la mère
Le fils du couple Noureddin Bongo Valentin est déjà inculpé et incarcéré à la prison centrale de Libreville notamment pour "corruption" et "détournements de fonds publics", avec plusieurs ex-jeunes membres du cabinet présidentiel et deux ex-ministres.
À la suite de ces inculpations, "Madame Sylvia Bongo Ondimba Valentin a comparu le jeudi 28 septembre devant le juge d'instruction qui l'a inculpée de blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux (...) avant qu'une assignation à résidence ne soit ordonnée", a déclaré le procureur de la République de Libreville André Patrick Roponat dans une brève allocution sur les chaînes de télévision publiques.
Dans la nuit du 30 août, moins d'une heure après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo Ondimba, l'armée a annoncé mettre "fin au régime", invoquant une fraude évidente et l'accusant aussi de corruption massive. Le général Brice Oligui Nguema, leader du putsch, a été proclamé le surlendemain président de la transition.
Un mois après, le général Oligui reste adulé comme au premier jour de son putsch par l'immense majorité de la population et de la classe politique qui applaudissent les militaires pour les avoir "libérés" de cinquante-cinq ans de "dynastie Bongo". Ali Bongo Ondimba avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de quarante-et-un ans.
Le fils du couple Noureddin Bongo Valentin est déjà inculpé et incarcéré à la prison centrale de Libreville
Sylvia Bongo Valentin, elle, avait été placée en résidence surveillée dans une maison d'un quartier huppé de Libreville, mais isolée de son époux. Ses avocats français avaient déposé une plainte à Paris et dénoncé une "détention arbitraire", une "prise d'otages".
Le Gabon est classé 136e sur 180 pour la perception de la corruption par Transparency International (2022.
Source: AFP