Kobenan Kouassi Adjoumani et Laurent Tchagba, respectivement ministre d'État, ministre de l'Agriculture et du Développement Rural et des Eaux et Forêts étaient au Maroc. Les deux ministres du gouvernement de Côte d’Ivoire ont pris part à la 15e édition du Salon international de l'agriculture au Maroc (Siam), qui s’est déroulée du 02 et 07 mai 2023 dans la région de Meknès. Sous le thème : "Génération Green, pour une souveraineté alimentaire durable", ce rendez-vous important a permis aux deux ministres d’inspirer de l’expérience marocaine.
Pour une souveraineté alimentaire réussie, il faut relever le défi de la disponibilité des ressources en eau.
Ils ont multiplié à cet effet les activités de terrains afin de s'inspirer de l'expérience Marocaine, et voir comment leurs deux départements ministériels qui sont complémentaires pourraient ensemble relever le défi de la souveraineté alimentaire en Côte d’Ivoire. C'est dans ce contexte qu'ils se sont rendus le vendredi 05 mai 2023 dans la province de El hajeb, une zone très agricole située dans la région de Meknès, où l’agriculture d’irriguée est très pratiquée. Pour une souveraineté alimentaire réussie, il faut relever le défi de la disponibilité des ressources en eau. La visite des champs de blé, de pommes de terre et d'oignon dans la région de Meknès au Maroc le confirme.
Les précisions importantes du ministère des Eaux et Forêts
Ce sont environ 24 000 hectares de cultures qui sont réalisés grâce au système d’irrigation goutte à goutte, selon une source du ministère des Eaux et Forêts. La mise en place de ces systèmes est subventionné par l’Etat, tant pour les petits que les grands producteurs. L’eau utilisée pour cette irrigation est tirée de la nappe phréatique à partir d'une pompe immergée. Ce mode de production permet aux agriculteurs d'obtenir 90 tonnes d'oignon à l'hectare contre en moyenne 20 tonnes à l'hectare en Côte d'Ivoire. Cependant cette pratique crée une forte pression sur la nappe entraînant au fil du temps un déficit de plus en plus important de la ressource en eau. Ce déficit estimé actuellement à 10 milliards de m³. Cette pénurie d'eau a pour conséquence une baisse considérable de la production agricole, comme l’explique les producteurs rencontrés. Par exemple la production d'oignon est passée de 636 000 tonnes en 2000 à 200 000 tonnes en 2022. Pour pallier cette situation de rareté de la ressource en eau, la région est train de réaliser un projet de construction d'un barrage pour créer des retenues d'eau, utilisables pour l’agriculture. Le ministre des Eaux et Forêts, a relevé que la question de la disponibilité et de la sécurité des ressources en eau est un défi à relever en vue de garantir notre souveraineté alimentaire. C'est en cela que la Côte d’Ivoire met tout en œuvre pour anticiper une crise éventuelle de l’eau. Le code de l'eau est en cours d'adoption.