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Santé : La Côte d’Ivoire s’enrichit de 6 nouveaux médecins légistes

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Pr Hélène Etté s'est félicitée de la fin de formation pour 6 nouveaux médecins légistes.
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La Côte d’Ivoire s’est enrichit de 6 nouveaux médecins légistes. L’information a été donnée par Pr Hélène Yapo Etté, Professeur titulaire de médecine légale et réparation juridique du dommage corporel, ce mercredi 4 octobre 2023, au cours du premier congrès international francophone de la médecine légale qui se tien à Grand Bassam jusqu’au 6 octobre 2023.

La Côte d’Ivoire s’est enrichit de 6 nouveaux médecins légistes. « Nous avons une première promotion qui est au terme des quatre ans de formation et qui va sortir. Puisque l’Organisation africaine de la santé (OAS) a indiqué qu’il faut quatre ans de formation. Pour nous c’est un aboutissement, c’est un challenge. Nous avons commencé en 2019, avec la Covid. Ils sont venus, ils ont fait beaucoup de stages pratiques avec nous-mêmes et avec la police scientifique. Ils sont issus de 6 pays à savoir la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée (Conakry), le Cameroun et le Tchad. Sur les 14 postulants, nous avons 6 Ivoiriens », a expliqué le Pr Etté. 

6 nouveaux médecins légistes

Avant d’ajouter : « Cette promotion est née parce qu’en Côte d’Ivoire on est tellement rigoureux, on nous demande beaucoup. J’étais seule pendant un moment. Pour créer un DESS de médecine légale on demande qu’il ait trois professeurs de rang A. Et, j’étais seule. Donc, j’ai formé encore trois autres médecins agrégés dont deux sont passés professeurs titulaires. Et, à partir de là, il y a quatre ans, on a rempli les conditions et on a créé la formation. Et, les pays de la sous-région nous ont fait confiance et se sont inscrits ». 

C’est une spécialité transversale dans tout le cursus médical parce que nous exerçons le métier de médecin pour lequel on ne peut pas tout se permettre. La médecine légale joue le rôle de garde-fou dans l’exercice de la médecine.

Pr Hélène Etté a fait savoir que la Société ivoirienne de médecine légale et d’investigation judiciaire va demander que ces médecins intègrent cette équipe. « Nous ne sommes pas nombreux. J’ai réussi à ouvrir une antenne à Bouaké. On a formé un médecin qui sera à san Pedro et on va demander de l’aide à ceux qui déploient les médecins pour qu’il y ait un médecin légiste dans toutes les villes importantes de l’intérieur du pays », a souligné Pr Etté. 

L’objectif de ce congrès, selon elle, est de dire aux décideurs que les médecins légistes ont un rôle à jouer dans un Etat de droit, puisqu’elle est là pour garantir la protection des droits humains. 

Pr Etté a expliqué que la médecine légale est une spécialité médicale particulière et à part entière qui se trouve au carrefour de la médecine, de la justice, de la société et de l’éthique. « C’est une spécialité transversale dans tout le cursus médical parce que nous exerçons le métier de médecin pour lequel on ne peut pas tout se permettre. La médecine légale joue le rôle de garde-fou dans l’exercice de la médecine.

On a l’habitude de dire que le médecin légiste est le juge des médecins et le médecin des juges parce que la justice requiert notre compétence pour préciser les responsabilités des personnes notamment en matière de violence. C’est la raison pour laquelle on dit que la médecine légale est la médecine de la violence. Que les sujets soient morts ou vivants. Ce n’est pas la médecine des morts. C’est la médecine des morts et des vivants. On peut ne pas être mort et demander réparation devant la société pour qu’elle soit reconnue comme victime », a-t-elle souligné.   

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Pour Pr Etté, ce congrès est une occasion de faire un plaidoyer pour être reconnus. « Qu’on connaisse les compétences d’un médecin légiste et ses compétences sur les sciences légales qui permet d’avoir la preuve scientifique. Souvent cela est très mal connu. Nous sommes dans la chaîne criminalistique, dans l’enquête judiciaire, nous sommes un maillon pour situer les responsabilités. Donc, si nous apportons une preuve scientifique, cela permet au juge de dire le droit.

Nous ne nous substituions pas au juge mais nous apportons des conclusions qui peuvent aboutir à la condamnation ou à la relaxe d’un individu. Si on condamne sans preuve, cela peut bousiller la vie d’une personne. Cela permet également sur le plan humain de rétablir les victimes dans leur statut », a-t-elle insisté.

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