Les actes de corruption et d'intimidation gangrènent l'administration en Côte d'Ivoire. (Ph: Dr)
Quatre hommes, auteurs de séquestration pour certains et de tentative de corruption pour d’autres à la sous-préfecture de Dairo-Didizo, département de Guitry, est une localité du sud-ouest de la Côte d'Ivoire, chef-lieu de commune, de sous-préfecture et de département dans la région du Lôh-Djiboua, ont été déférés au parquet.
Une scène rocambolesque s’est déroulée le vendredi 14 avril 2023 à la sous-préfecture de Dairo-Didizo, dans le département de Guitry, une localité du Sud-ouest de la Côte d’Ivoire, chef-lieu de commune du département de la région du Lôh-Djiboua. Il s’agit d’un acte de corruption qui a failli tourner à l’affrontement. Mais, les différents personnes impliquées, quatre au total, deux agents de la sous-préfecture et deux autres de l’Oneci, ont vite été dénoncées et mis aux arrêts, puis déféré au parquet.
Ce qui s’est réellement passé à Dairo-Didizo
Selon notre informateur, ce jour du 14 avril 2023, un instituteur, répondant aux initiales d’A.K.O, accompagne sa femme à l'Office national de l'Etat civil et de l'identification (Oneci) à la Sous-préfecture de Dairo-Didizo (Département de Guitry) située dans les locaux de la sous-préfecture pour se faire établir sa carte nationale d'identité. Le postulant, après avoir rempli les conditions pour établir ce précieux sésame, c’est-à-dire : payer les 6000 francs Cfa par mobile money et, imprimé le timbre dans un cyber café. A l’issue de ces exigences remplies par le demandeur, les agents de l'Oneci lui réclament encore la somme de 2000 francs Cfa supplémentaire.
A l’issue de ces exigences remplies par le demandeur, les agents de l'Oneci lui réclament encore la somme de 2000 francs Cfa supplémentaire.
Ce que ne comprend pas A.K.O. Il cherche donc à savoir et comprendre le motif de cette somme supplémentaire à lui réclamée. Les agents lui disent que « C'est ce que tout le monde paye et que le sous-préfet même est au courant... ». L’instituteur étonné, demande donc à croiser monsieur le Sous-préfet. Ce dernier, selon notre source, lui aurait intimé l'ordre de payer sans poser trop de questions. Très en colère, l’enseignant du primaire ressort de son bureau et exige à sa femme de quitter le rang pour retourner à la maison. En se retournant pour quitter les lieux, un agent de la sous-préfecture l’aurait bousculé et le saisit au collé. Un autre agent de cette même sous-préfecture se rejoint à la partie et l'instituteur est soigneusement ôté de ses vêtements devant sa femme et les autres demandeurs de la carte nationale d’identité. L’instituteur parvient à se défaire de cette nasse. Humilié publiquement, l’instituteur qui connaît ses droits a poursuivi l’affaire en déposant une plainte judiciaire comme l’exige la législation. Sur instruction donc du procureur de la République, certaines personnes impliquées dans l'affaire sont entendues dans les locaux de la gendarmerie le lundi 17 avril 2023. Après plusieurs auditions et les enquêtes, il est procédé à quatre arrestations. Il s'agit de deux agents de sous-préfecture pour séquestration et coups, et deux agents de l'Oneci pour tentative de corruption. Ils sont déférés au paquet le mercredi 18 avril 2023. Selon notre source digne de foi, le sous-préfet de cette localité a pris ses jambes en son compte. Aux dernières nouvelles, ce dernier serait en train de plaider auprès des responsables du syndicat de sa corporation afin de le plaignant retire sa plainte pour que l’affaire soit réglée à l’amiable. C’est le lieu d’interpeller les éventuels corrupteurs de l’administration en Côte d’Ivoire afin qu’ils fassent le travail pour lequel ils perçoivent une rémunération chaque fin de mois.
André Lepro