Des chercheurs de l’université de Vérone (Italie) affirment que les substances présentes dans le café expresso pourraient permettre l’inhibition d’une protéine impliquée dans le développement de la maladie d’Alzheimer : la protéine Tau. Dans la maladie d'Alzheimer, la protéine tau s'agrège dans les neurones sous forme d'agrégats, qui se propagent à l'ensemble du cerveau.
Le café empêcherait l’agrégation des protéines tau
Les auteurs de l’étude se sont donc intéressés à la protéine Tau et aux moyens d’empêcher son agglutination dans les neurones. Pour cela, ils ont mené une expérience en laboratoire qui a consisté à mélanger dans un tube à essai des protéines tau et les substances contenues dans un expresso (caféine, extrait de café et génistéine).
Ils se sont aperçus que ce mélange avait permis d’empêcher l’agrégation des protéines tau. Ils en ont donc conclu que les composés présents dans l’expresso pourraient potentiellement être utilisés dans de futurs traitements contre la maladie d’Alzheimer.
Une étude bancale ?
Si les auteurs de l’étude pensent avoir trouvé une nouvelle piste thérapeutique pour traiter la maladie d’Alzheimer, d’autres scientifiques sont plus prudents et sceptiques face à cette découverte.
Tout d’abord, il est important de préciser que cette étude n’a pas été menée sur des humains, ni même sur des animaux utilisés à des fins scientifiques.
Les données ont été obtenues grâce à une expérience en laboratoire. Elles sont donc fragiles et méritent d’être approfondies par des études plus solides. Interrogé par le site Healthline, le Dr Rehan Aziz, professeur de psychiatrie et de neurologie, a reconnu que l’étude était “intéressante”, mais qu’il était encore trop tôt pour conseiller aux gens de prendre des expressos pour prévenir la maladie d’Alzheimer.
« Il est indispensable de mener une étude à grande échelle avant de recommander aux gens de prendre une substance en grande quantité ou d’isoler un composé présent dans le café pouvant être bénéfique pour leur santé », a déclaré le Dr Aziz.
De son côté, le neuroscientifique Walter Greenleaf, s’est montré plus catégorique quand le site Healthine lui a demandé de réagir à ces travaux. « Cette étude a mis en évidence un lien, mais cela ne signifie en aucun cas qu’il s’agit d’un lien de cause à effet », a-t-il déclaré.