La ville de Dabou a abrité les 26, 27 et 28 avril dernier un séminaire de renforcement de capacité à l'attention des professionnels de l'information et de la communication.
A l'initiative du Programme National de Lutte Contre le Tabagisme, l'Alcoolisme, la Toxicomanie et les autres Addictions (PNLTA) en partenariat avec le RECLTASU (ndlr Réseau des Communicateurs pour la lutte contre la Toxicomanie, le Tabagisme et l'Alcoolisme en milieu Scolaire et Universitaire), plusieurs journalistes de différents médias ont vu leur capacité renforcée sur les dangers liés à la consommation du tabac, les tactiques d’ingérence de l’industrie du tabac et les dispositions réglementaires en matière de lutte anti-tabac en
Côte d’Ivoire.
Le contexte
Le tabagisme est l’une des principales causes de décès évitables. Selon l’OMS, c’est
une épidémie mondiale qui tue près de 8 millions de personnes chaque année, parmi
lesquelles plus d’un million sont des non-fumeurs, victimes du tabagisme
environnemental.
En Côte d’Ivoire, l’enquête MICS 5 réalisée en 2017, estimait à 8,5% la prévalence du
tabagisme dans la population âgée de 15 à 49 ans tous sexes confondus. Elle était de
0,6 % chez les femmes et de 17,1 chez les hommes. Concernant les jeunes
scolarisés, l’enquête mondiale GYTS (2009), réalisée sur l’ensemble du territoire,
auprès d’élèves âgés de 13 à 15 ans a révélé une prévalence de l’ordre de 13,7 %
tous sexes confondus. Elle était de 20,9% chez les garçons et de 5,7% chez les filles.
De plus, respectivement 11% des garçons et 5% des filles se disaient favorables à
s’adonner au tabagisme, parmi les non-fumeurs. Les jeunes constituant une frange
non négligeable des personnes qui s’adonnent au tabac tandis que les femmes et les
enfants constituent des cibles particulièrement vulnérables à la fumée de tabac
lorsqu’ils sont exposés et inhalent la fumée à domicile ou dans les espaces publics. A
titre illustratif, un tiers des jeunes interrogés dans le cadre de l’enquête GYTS étaient
exposés au tabagisme environnemental à domicile, contre 74% dans les lieux publics.
En conséquence, 5000 personnes décèdent chaque année en Côte d’Ivoire de
maladies liées à la consommation du tabac. Puisque le tabagisme est incriminé dans
90% des cas de cancers du poumon, dans 30% de tous les autres cancers et est l’un
des principaux facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires qui endeuillent de
nombreuses familles chaque année.
Les objectifs spécifiques
Il s'est agit entre autres d'amener les journalistes à comprendre l’essentiel de l’article 12 de la convention cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac; de susciter la rédaction d’articles à travers des grands genres journalistiques sur le tabagisme; d'impliquer d’avantages les journalistes sur la nécessité d’accompagner efficacement la lutte anti-tabac à tous les niveaux ; d'informer les populations sur les conséquences du tabagisme et sur les textes règlementaires afférant au tabac et décourager les nouveaux fumeurs à travers les productions journalistiques.
Pour Dimitri Agousti, président du RECLTASU, les journalistes ont un rôle très important à jouer dans la lutte antitabac. ''Nous voulons que les hommes de média soient les ambassadeurs de la lutte antitabac parce qu'elle est une lutte citoyenne; nous souhaitons qu'avec leurs plumes, leur micros, leur cameras, ils puisent être des porte-voix des parents en souffrance des effets dévastateurs du tabac'' a-t-il indiqué.
PAK