La démission de Prince Johnson intervient à peine quelques jours après sa nomination, et laisse un trou au sein du gouvernement, qui n'est toujours pas au complet trois semaines après l'investiture de Joseph Boakai. Ce dernier a dû annuler lundi les célébrations de la journée nationale dédiée aux armées, une première depuis vingt ans.
La crainte d'une gestion chaotique
Il s'agit d'un signe d'une gestion chaotique par le nouveau président, estime Abdullah Kiatamba, politologue, au micro de Christina Okello. « Joseph Boakai a cédé sous la pression de la rue. Cela aurait pu être évité. Il aurait pu inviter ces femmes dès le début de leur mobilisation à s'asseoir autour de la même table et même suspendre la nomination de Prince Johnson. Mais il ne l'a pas fait. Ce problème existait avant Prince Johnson. Ces femmes avaient les mêmes revendications aussi à l'époque de George Weah [l'ancien président, de 2018 à 2023, NDLR]. Elles souffrent et méritent une compensation », explique l'expert à nos confrères de RFI.
« Cette crise s'est aggravée et a débordée sur la rue. Boakai se retrouvait déstabilisé. Il est resté passif, et a demandé à son vice-président d'intervenir. Le vice-président est parti en voyage, laissant la situation en suspens. Puis, Boakai a annulé la journée dédiée aux forces armées, du jamais vu depuis 20 ans ! Ensuite, il a forcé à la démission de son chef d'État-major.
Cette crise s'est aggravée et a débordée sur la rue
C'est un signe de faiblesse et les gens commencent à se demander s'il est en mesure de gérer des crises. Peut-il les prévenir avant qu'elles ne dégénèrent ? Pour son premier grand test, ça a été une débâcle », conclut-il.