« Il est important de noter que la production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques en matière d'environnement et d'action pour le climat, un degré élevé de biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l'application de normes élevées en matière de bien-être animal et des normes de production élevées répondant à la demande exprimée par un nombre croissant de consommateurs désireux de se procurer des produits obtenus grâce à des substances et à des procédés naturels », a souligné de prime abord Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural.
Pas encore en Afrique
Qui a fait observer que cette agriculture est déjà très répandue dans les pays occidentaux et pas encore en Afrique. « Elle se caractérise par une production qui n’utilise ni produits chimiques (engrais, pesticide), ni OGM ; utilise des déchets et rejets organiques (compost, fumier) ; fait la promotion de la rotation des cultures pour la régénération des sols ; lutte contre les nuisibles avec agents biologiques (prédateurs) ; respecte l’environnement et préserver les ressources naturelles (paillage, désherbage manuel pour lutter contre mauvaises herbes) ; entretient et développe la biodiversité (maintien ou plantation de haies) », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, pour faire l’agriculture biologique sur une terre ayant déjà fait l’objet d’une agriculture conventionnelle, une période transitoire d’au moins 3 ans sans cultures est obligatoire, a ajouté le ministre d’Etat.
Avec l’agriculture biologique, la préservation de la fertilité des sols, la préservation de la qualité de l’eau et la conservation de la biodiversité permettent une agriculture vivrière durable.
« On note ainsi qu’avec l’agriculture biologique, les objectifs d’une nourriture suffisante, saine et nutritive peuvent être atteints. En effet, avec l’agriculture biologique, la préservation de la fertilité des sols, la préservation de la qualité de l’eau et la conservation de la biodiversité permettent une agriculture vivrière durable ; les rendements sont croissants à terme ; on a pas de taux élevés de métaux lourds, de résidus de pesticides et de nitrates dans les aliments ; la nourriture est donc plus saine ; les aliments sont plus riches en vitamines, en antioxydants et en acides gras polyinsaturés (dont les omega-3) ; on a donc des aliments avec de plus grandes valeurs nutritives », a-t-il soutenu.
Le ministre d’Etat Adjoumani a rappelé que les Chefs d’États africains ont mis en place en 2010 au Malawi, l’Initiative de l’Agriculture Ecologique et Biologique (I-AEB).
« Toutefois, de fortes contraintes se posent car l’agriculture biologique nécessite davantage de main-d’œuvre, ce qui induit la cherté des produits bio dans le court terme. Cette situation fait que très peu de pays africains ont réussi à l’intégrer dans leurs systèmes de productions agricoles. Seulement 0,2% de la superficie agricole du continent sont concernées et l’Afrique de l’Ouest ne compte que 17% de ces superficies », a-t-il prévenu.