Cette décision porte sur un volume de 1,34 million de tonnes à répartir entre le Népal, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la République de Guinée, la Malaisie, les Philippines et Seychelles.
Selon la répartition du gouvernement indien, les trois pays d'Afrique devraient s'en tirer avec un volume global 474 000 tonnes soit 190 000 t pour le Cameroun et deux lots de 142 000t pour la Côte d'Ivoire et la Guinée.
"Les négociations qui ont conduit à ce succès éclatant du Cameroun ont été menées par le Ministre du Commerce, Luc Magloire Atangana, sous les hautes instructions du Président de la République" s'est réjoui le ministère camerounais du Commerce suite à cette annonce, relate le confrère de "Sika finance".
Premier exportateur mondial de riz avec environ 40% de parts de marché, l'Inde avait mis le verrou sur ses exportations de riz en vue de "garantir" un approvisionnement "adéquat" pour les consommateurs indiens et d'"atténuer la hausse des prix sur le marché intérieur".
Une décision dont les effets n'ont pas encore été mesurés 3 mois après mais qui selon les experts pourrait exacerber l'insécurité alimentaire dans les pays fortement dépendants des importations de riz et renchérir les coûts.
Premier importateur de riz d'Afrique selon l'Omc (Organisation mondiale du commerce), la Côte d'Ivoire obtient 41% de son approvisionnement auprès de l'Inde contre 25% pour le Cameroun. Réagissant à cette levée de bouclier, Yaoundé n'a pas manqué de relever qu'il s'agissait d'une bouffée d'oxygène qui devait permettre d'approvisionner le marché local au cours des prochains mois.
"Ce volume considérable équivaut à près de quatre mois de consommation locale de riz, garantissant ainsi la couverture du marché et soulageant les consommateurs de toute crainte de pénurie pendant les fêtes de fin d'année".
Preuve que des pays africains dépendent fortement des importations
Si elle est saluée par les autorités comme un soulagement, cette décision de l'Inde vient illustrer la fragilité de certains États africains qui dépendent encore fortement des importations mais aussi des retards pris pour booster la production locale.
Le Cameroun par exemple s'est engagé en 2020 à mettre le cap sur la politique d'import-substitution avec pour objectif de soutenir la production et la transformation des produits de grande consommation.
Trois ans après, difficile de ressentir l'impact de cette décision gouvernementale.
En mai dernier, le pays s'est doté d'une stratégie de développement de la filière riz d'un coût global de 385 milliards de Francs Cfa avec pour objectif de porter sa production à 750 000 tonnes d'ici 2030 afin de ramener le taux d'autosuffisance à 97%.
La Côte d'Ivoire de son côté a également lancé un plan décennal 2020-2030 de développement rizicole d'un coût global de 150 milliards de francs Cfa en vue de parvenir à l'autosuffisance en 2025.