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Caoutchouc naturel/ Charles Emmanuel Yacé (Président de l’Apromac) : « La labélisation va profiter à tout le monde »

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Charles Emmanuel Yacé a expliqué les avantages de la labélisation du caoutchouc ivoirien
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La labélisation du caoutchouc va profiter à tout le monde, à l’Etat de Côte d’Ivoire, aux usiniers, aux producteurs. C’est ce qu’a expliqué Charles Emmanuel Yacé, président de l’Association des producteurs de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Apromac) dans cette interview qu’il a accordée à Vnewsci, le jeudi 5 octobre 2023, au Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA) qui se tient au parc d’Exposition, à Port Bouët.

Comment se porte la filière caoutchouc naturel ?

L’Apromac, c’est l’Association des producteurs de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire. Dans l’Apromac, il y a tous les opérateurs économiques de la filière caoutchouc national de Côte d’Ivoire. Il y a le collège des producteurs, ce sont les producteurs. Il est dirigé par le président Koblavi Diby Michel et il y a le collège des usiniers qui est dirigé par le président Lamine Sanogo.  C’est une filière qui se porte bien. Aujourd’hui, nous sommes 3e producteur mondial derrière la Thaïlande et l’Indonésie. Nous sommes le 1er producteur africain de caoutchouc naturel et nous sommes la 2e spéculation agricole ivoirien derrière le cacao. Ces chiffres montrent que c’est une filière qui se porte bien, qui a vite évolué et ces chiffres sont le résultat d’un travail rationnel qui est fait au sein de l’Apromac. Dans toute filière il y a toujours de petit bobo, mais nous travaillons dessus pour que ça aille mieux, c’est une filière qui avance.

Y a-t-il un projet de labellisation du caoutchouc ivoirien ?

Il y a 20 ans, on ne parlait pas de caoutchouc ivoirien puisque la Côte d’Ivoire était noyée dans la masse du caoutchouc africain. On parlait de caoutchouc africain et certain pays d’Afrique faisait un très mauvais caoutchouc. Un mauvais caoutchouc, c’est un caoutchouc dans lequel il y a du sable, des cailloux, des branches, des feuilles du bois …

Une filière qui avance

Et du coup, ce caoutchouc africain dans lequel il y avait le caoutchouc de la Côte d’Ivoire a été décoté. Les gens ne l’achetaient plus puisqu’il était sale. C’est là que la Côte d’Ivoire a décidé de se démarquer du caoutchouc africain et c’est pour cela que nous parlons aujourd’hui du caoutchouc ivoirien.  Le caoutchouc de Côte d’Ivoire est un caoutchouc de qualité qui est très demandé et aujourd’hui où la Côte d’Ivoire est troisième producteur mondial, les volumes sont excessivement importants.  Nous avons produit en 2022, 1 million 330 mille tonnes et en 2023 la croissance va être très forte. Et du coup, les acteurs mondiaux sont à la recherche de ce caoutchouc. Les usiniers asiatiques viennent s’installer en Côte d’Ivoire et ce caoutchouc est demandé partout dans le monde.  En Amérique, en Asie, en Afrique. C’est bien beau de produit beaucoup, de vendre un produit mais il faut que les gens reconnaissent sa qualité et c’est pour cela qu’on a décidé de labéliser notre caoutchouc.   Une fois que notre caoutchouc sera labélisé, avant qu’il quitte la Côte d’Ivoire, il y aura des laboratoires qui vont certifier le fait que ce caoutchouc correspond à un label. Le label sera adossé à une fiche technique. Et les laboratoires vont s’assurer que le caoutchouc qui quitte la Côte d’Ivoire est conforme à cette fiche technique.

Quels seront les avantages de la labélisation?

Une fois qu’il sera conforme, on pourra mettre là-dessus le label Côte d’Ivoire et notre souhait avec la communication et les explications c’est que le client reconnaissance ce label et y accorde une prime. Ça permettra de mieux rémunérer l’opérateur technique, le planteur en Côte d’Ivoire.  Il faut savoir que 90% du caoutchouc naturel produit en Côte d’Ivoire, vient des petits planteurs.  Il est donc très important d’obtenir des primes pour que ces petits planteurs soient bien rémunérés.  Donc la labélisation va profiter à tout le monde, à l’Etat de Côte d’Ivoire, aux usiniers, aux producteurs.

Un autre gros problème de la filière, c’est la question des seigneurs

Chaque année, l’Apromac et le FIRCA forment 25 000 seigneurs et 30 000 seigneurs. Nous créons des emplois pour les jeunes, nous leurs apprenons un métier et ont créé des emplois aussi bien pour les jeunes hommes et les jeunes femmes. Le problème que nous avons c’est que malgré ce taux de formation qui est excessivement important, on se retrouve sans seigneurs. Nous avons mis une commission en place qui est en train d’analyser la question. Je ne vous donnerai pas encore les résultats parce qu’ils ne sont pas encore disponibles. Mais ce que nous savons c’est que nous payons des gens qui viennent se faire former, ils prennent l’argent, ils se forment et apparemment ils vont vers d’autres métiers après leurs formations.  Nous allons diagnostiquer le problème pour pouvoir y apporter des solutions.

 Il est donc très important d’obtenir des primes pour que ces petits planteurs soient bien rémunérés.  Donc la labélisation va profiter à tout le monde, à l’Etat de Côte d’Ivoire, aux usiniers, aux producteurs.

L’Apromac dans 10 ans…

Je suis croyant et ce que je peux vous dire, c’est que les productions nationales continuent de monter, aujourd’hui, nous sommes troisième producteur mondial et que Dieu fasse qu’on puisse encore progresser. Notre souhait est que la filière s’organise encore mieux. L’Etat a créé le Conseil Hévéa Palmier à huile et nous travaillons en parfaire collaboration avec cet organe qui est un régulateur. Ils sont là pour s’assurer que les acteurs de la filière respectent les lois, notre souhait est que des lois efficaces soient mis en place, que les acteurs se conforment à ces lois, que les producteurs et les usiniers soient mieux rémunérer. L’Etat en tirera son compte et tout le monde sera heureux.

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L’Apromac est au SARA, cette participation a-t-elle atteint vos objectifs ?

Nous opérateurs de la filière caoutchouc naturel, nous sommes véritablement satisfaits de ce SARA. D’abord nous sommes bien logés ? Comparé aux éditions précédentes, les bâtiments qui ont été fait sont vraiment bien spacieux et bien aérés. Nous recevons tous les jours entre 200 et 300 planteurs et à peu près 200 visiteurs. La filière caoutchouc est très contente de ce SARA. Nous remercions le président de la République pour les investissements qui ont été faits, pour les efforts qui sont faits, nous remercions le Premier ministre, le ministre d’Etat ministre de l’Agriculture et toutes les autorités.

Propos recueillis par Jonas BAIKEH

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