Ce sont des adultes noirs de colère qui nous ont accostés à Adjouffou, un quartier précaire de Port Bouët. « Je me suis rendue dans mon bureau de vote où j’ai l’habitude voter, depuis toujours. Bizarrement, j’arrive ce matin, on me dit que je ne suis pas sur le listing. Donc, je ne peux pas voter », s’est plaint Jaqueline Kouassi. Avant de s’interroger : « A qui profite le crime ? » Il en va de même pour Mme Beugré qui habite Irho Station, à Gonzagueville et se trouve dans une situation peu confortable. Elle doit voter au Collège moderne Aéroport (une école primaire transformée en collège), à des dizaines de kilomètres de son lieu habituel.
Situation peu confortable
Kamagaté Yaya, superviseur pour un candidat au groupe scolaire Les étoiles à Adjouffou, qui nous a approché, a exprimé son désappointement. « C’est très compliqué. Des gens qui ont l’habitude de voter ici. Ils arrivent le matin leur nom n’est pas sur la liste. Ils ont été balancés ailleurs carrément. Ma propre grande sœur se retrouve sur la liste à Bondoukou. Pourtant, elle n’a jamais fait une telle demande. Et, ces cas sont légion. Cela nous pénalise », a-t-il regretté.
Bizarrement, j’arrive ce matin, on me dit que je ne suis pas sur le listing. Donc, je ne peux pas voter.
Soulignons que les populations de la commune au phare votent dans le calme. A notre passage dans plusieurs quartiers, dans la matinée, notre équipe de reportage a observé que les opérations se déroulaient normalement. Juste de petites incompréhensions vite maitrisées. Au groupe scolaire Kouamé Konan N4sikan à Vridi, une situation a été vite contenue. Un homme s’est présenté sans pièce d’identité et carte d’électeur. Bien que son nom figure sur le listing électoral, les représentants des candidats ont exigé, de bon aloi la présentation d’une pièce d’identité. Des observateurs européens, au nombre de trois ont suivi discrètement la scène. Après quelques éclats de voix, l’homme est reparti. Et, les choses se sont poursuivies dans la sérénité.
A Port Bouët centre, au groupe scolaire Selmer Camp Vridi, la présence massive de force de l’ordre a attiré notre attention. Plusieurs cargos de policiers. Certains munis du dispositif de bombe lacrymogène. Notre équipe a donc mis pied à terre pour s’enquérir de la situation. Rien de spécial. A l’intérieur, les électeurs sont présents, en nombre. Quand certains consultent la liste électorale pour mieux s’orienter dans les bureaux de vote, d’autres font la queue. Dans les bureaux que nous avons visités, les agents électoraux étaient tous à leurs postes, bien concentrés. Pour leur part, les représentants des candidats veillaient au grain. Quand bien même, nous nous présentons au chef du bureau de vote, certains réclament de voir notre badge de journaliste. Une attitude qui démontre que ces scrutateurs n’entendent pas se laisser distraire.
C’est en début d’après-midi que Dr Emmou Sylvestre, maire sortant a accompli son devoir. Ses challenger, Adja Alain, candidat indépendant, Justin Koné, du Parti des peuples africains (PpaCi) et Konaté Ibrahim du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ont voté dans la matinée.
Notons que l’affluence était mitigée dans la matinée. Certainement que les électeurs prendront d’assaut les bureaux de vote l’après-midi.