Pourquoi étiez-vous dans la région de San Pedro la première quinzaine de ce mois de juin ?
Du 2 au 12 juin je suis allé dans la région de San Pedro pour présenter ma candidature. Etant donné qu’après la concertation qui a eu lieu entre les chefs traditionnels de Tabou, ceux de San Pedro et de Grand Béréby, il fallait que moi-même, je descende sur le terrain pour présenter officiellement ma candidature.
Qui avez-vous rencontré ?
Dans un premier temps, les différents chefs traditionnels. Donc, j’ai rencontré les chefs traditionnels de San Pedro, ceux de Doba et ceux de Dogbo. Et puis, j’ai continué avec les différents chefs traditionnels, notamment ceux de la communauté Baoulé qui ont bien apprécié cette démarche. J’ai également rencontré plus d’une dizaine d’associations de la ville de San Pedro pour leur présenter cette candidature.
Présenter cette candidature
Le troisième élément, c’est que j’ai rencontré toutes les personnes pressenties pour être sur la liste consensuelle aussi bien au niveau du département de San Pedro que du département de Tabou. Afin que nous puissions déjà nous connaître et puis voir les dispositions à prendre pour constituer cette liste. Voilà en gros ce que nous avons pu faire durant cette période. Nous avons rencontré plus d’une quinzaine d’associations et d’autres groupes. Nous avons également échangé individuellement avec certains leaders d’opinion pour présenter cette candidature.
Vous parlez de liste consensuelle, quelle est l’idée derrière cette approche ? Pourquoi une liste consensuelle ?
Nous pensons que les élections qui concernent le développement local ne sont pas des élections politiques. Même si pour constituer des équipes, il faut partir des formations politiques mais ce n’est pas vraiment nécessaire. Etant entendu que les communautés qui vivent dans la région sont vraiment organisées. Elles ne sont pas organisées en partis politiques. Or, ce sont ces communautés-là qui vivent la réalité des problèmes de la région. Il est donc important, c’est plus efficace, de construire une équipe qui va se charger de régler ces problèmes locaux avec les représentants des différentes communautés. Etant donc une équipe qui n’est pas issue d’un parti politique, mais qui est issue des différentes communautés qui vivent dans la région. Le seul élément qui peut réunir ces personnes- là, qui sont soucieuse du développement de leur région, c’est la Région. C’est ça qui les lie. Qu’est-ce qu’on fait pour notre région ? Quelles sont les solutions que nous pouvons imaginer pour pouvoir résoudre nos problèmes ? C’est à partir de cet instant, où vous vous mettez d’accord sur ce minimum-là, évidemment, vous trouvez le consensus. Ce n’est pas l’unanimité. Vous qui vous rassemblez autour des questions de développement de votre région, la seule chose qui correspond le mieux, c’est effectivement de vous mettre sur une liste dite consensuelle.
Quid de l’appartenance politique ?
Que vous soyez Pdci, Fpi, Rhdp ou Ppa-CI (ce sont les grands partis qui sont représentés dans cette région) peu importe votre appartenance politique. La seule chose qui vous motive, c’est de venir participer au développement de votre région.
Etant donc une équipe qui n’est pas issue d’un parti politique, mais qui est issue des différentes communautés qui vivent dans la région. Le seul élément qui peut réunir ces personnes- là, qui sont soucieuse du développement de leur région, c’est la Région.
Pensez-vous que ce message a été bien perçu ?
Oui, je pense que ce message a été très perçu. Parce que c’est nouveau. D’abord le discours est nouveau. Et, c’est attrayant. Les gens se disent que oui, cette fois-ci il n’est pas question d’aller militer dans un parti politique. Mais plutôt de participer, avec d’autres frères de la région, à penser les questions du développement de la région. Ce discours-là est présenté par quelqu’un, par une personnalité dont on a entendu parler et qui vient porter ce message. Cela faisait l’objet de curiosité d’abord. C’est qui ? On entend parler de lui mais qui est-il ? Les gens écoutaient ce discours. Et, tout de suite, pour certaines communautés qui étaient préparées à cela, elles ont proposé leurs représentants pour faire partie de cette liste consensuelle. Ce qui nous a donc permis de rencontrer ces personnes qui avaient été proposées par leur communauté ou leur association.
Vous parlez de liste consensuelle, est-ce de la théorie ?
Pour rassurer tous ceux que j’ai rencontré, je leur ai dit que c’est un concept que j’ai moi-même expérimenté. C’est un modèle de gestion des affaires locales que j’ai essayé à Tabou entre 2002 et 2012. Pendant près de 10 ans, j’ai été à la tête d’un conseil consensuel pour le département de Tabou. Et, cela a bien marché. Puisque ça a produit de bons résultats. C’est au regard de ces résultats que les parents m’ont sollicité pour reprendre le travail où je l’avais laissé.
Et, c’est plus facile de l’élargir au niveau de la région. Je leur ai dit que je ne viens pas pour essayer mais repiquer l’expérience que j’ai eue et l’adapter à la région.