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Sénégal: face à la montée des scènes de violence, les deux anciens présidents Diouf et Wade appellent à l'apaisement

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Abdou Diouf et Abdoulaye Wade veulent contribuer à l'apaisement au Sénégal
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Alors que la contestation gronde depuis l’annonce du report de la présidentielle par Macky Sall - trois personnes tuées depuis vendredi dans le cadre de manifestations contre ce report - ses deux prédécesseurs interpellent le chef de l'État et la jeunesse sénégalaise dans une déclaration conjointe signée.

Ce mardi, la société civile est appelée à une marche silencieuse à Dakar. Marche non-autorisée par le Préfet de la capitale. Motif invoqué: perturbation de la circulation. Abdou Diouf et Abdoulaye Wade disent s’être longuement entretenus au téléphone avec le président Macky Sall, qui a réaffirmé son engagement à ne pas briguer de troisième mandat, disent-ils.

Plusieurs parlementaires de la CEDEAO présents à Dakar

Dans cette déclaration conjointe, les deux anciens présidents actent également le report au 15 décembre de la présidentielle et appellent l’ensemble des acteurs politiques sénégalais du « pouvoir et de l’opposition » tout comme la société civile à se parler pour rendre l’élection « transparente, inclusive et incontestable », offrant là un véritable soutien à la décision de Macky Sall. « Ils ont le devoir de garantir que notre Sénégal restera un modèle de démocratie. L'Histoire les jugera », écrivent-ils.

Les Sénégalais ont, quant à eux, été appelés mardi après-midi à une marche silencieuse à Dakar pour protester contre le report de la présidentielle et la prolongation du mandat du chef de l'État. Marche que le Préfet de la capitale n'a pas autorisé qui a proposé qu'on lui soumette un nouvel itinéraire. Motif invoqué: perturbation de la circulation.  On ignore pour l'instant si les organisateurs maintiennent ou non leur mot d'ordre de marche pour 15h ce mardi.

La Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a été saisie contre les coupures d’Internet ordonnées par l’État du Sénégal. Une requête rendue publique le 13 février, mais déposée le 31 janvier au nom d'Africtivistes, une organisation panafricaine de protection des droits de l’homme, et de deux journalistes sénégalais.

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Le but : empêcher de nouvelles coupures d’Internet mobile alors que 97% des internautes utilisent ce mode de connexion. Et quelques jours après la saisie de la Cédéao, le pays a connu une nouvelle coupure, le 4 février, après l’annonce du report de la présidentielle, fait savoir Radio France Internationale. 

« Cette plainte était en rédaction depuis plus de cinq mois, juste après les dernières coupures d'Internet au Sénégal, explique Cheikh Fall, président d’Africtivistes, au micro de Théa Ollivier. Mais l'objectif principal, c'était d'abord d'inviter la Cour de justice de la Cédéao, de sanctionner le Sénégal et ensuite d'inviter les autorités sénégalaises à ne plus couper Internet et censurer les réseaux sociaux ».

L'objectif principal, c'était d'inviter la Cour de justice de la Cédéao, de sanctionner le Sénégal 

Il rappelle : « La Cour de justice de la Cédéao a déjà sanctionné des pays comme le Togo. Et nous ce que nous attendons aussi parmi ses compétences, c’est de l'inviter à mettre la pression sur les autorités sénégalaises, mais aussi sur d'autres pays africains, abandonner définitivement ces pratiques. D'autant plus qu'Internet est un droit fondamental qui permet d'accéder à une information de qualité et qui rentre dans tout ce qui est liberté d'expression, dans tout ce qui est liberté de médias et liberté individuelle tout court. Au-delà de ses activités d'information, Internet est un outil aussi qui a des conséquences sur le plan économique. Il y a aussi les aspects pédagogiques où des universités déploient leurs cours exclusivement sur Internet, et donc aucune raison ne devrait pousser les autorités à couper Internet. »

 

 

 

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