A Abidjan au Sofitel hôtel ivoire ce lundi 15 avril, s’est ouverte la quatrième édition du Cyber africa forum (Caf) avec pour thème : "Risques cybernétiques et intelligence artificielle : quelles stratégies de défense face aux nouvelles menaces numériques ?".
Un choix loin d’être fortuit qui témoigne de l'urgence de la rencontre des experts de ce domaine dans un contexte de numérisation accélérée où des défis inédits en matière de cybersécurité et d'intelligence artificielle se présentent.
Le jour de la cérémonie d’ouverture a vu pour un des points culminants a été le panel de haut niveau sur ‘’l’art de la guerre dans le cyberespace’’.
Des experts de renom parmi lesquels Pacôme Boidi, le manager senior Avant-vente chez l’opérateur Orange Côte d’Ivoire, ont entretenu le public sur la manipulation de l'information, la difficulté d'identification de l'origine des attaques, la difficulté d'évaluer les capacités de l'adversaire, l’espionnage...
« Dans une guerre, il faut évidemment mettre en place une bonne stratégie. En clair, il faut avoir des pratiques afin de mieux se préparer d’une certaine façon sur le cyber attaque et surtout protéger ses acquis comme notre système informatique, de notre réseau internet. C’est pourquoi j’estime que nos pays doivent travailler de synergie afin de combattre les cyber-attaques qui sont des dangers permanents… », a expliqué monsieur Boidi.
Les principaux acteurs du cyberespace africain ainsi que plusieurs hautes personnalités ivoiriennes et africaines de l’univers du numérique et du monde diplomatique étaient présents à la cérémonie d’ouverture.
Le mot du ministre Kalil Konaté
Le soin a été laissé à Kalil Konaté en sa qualité de ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, et de représentant du vice-Président Tiémoko Meyliet Koné, parrain de l’édition, de faire l’adresse d’ouverture de ces assises qui vont durer 48 heures.
Pour le ministre, si les avantages de l’Intelligence artificielle sont indéniables, il faudra néanmoins s’assurer qu’elle est utilisée avec éthique.
« L’Intelligence artificielle offre des opportunités pour la transformation numérique de nos pays africains. C’est un puissant outil d’aide à la prise de décision, à la maintenance prédictive dans les industries, à la facilitation du diagnostic en matière de santé, etc. Elle incarne l’espoir, l’innovation et le progrès. Mais comment éviter les dérives possibles dans l’utilisation de ce puissant outil ? Comment s’assurer que ces systèmes intelligents respectent nos valeurs fondamentales et nos droits individuels ? Voilà autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter des réponses », a-t-il signalé.
Aussi, les cyber-menaces n’ayant pas de frontière, pour Kalil Konaté, « la coopération internationale est essentielle pour y faire face efficacement. Nous croyons qu’ensemble, par un dialogue éclairé et une vision d'avenir, nous tracerons la voie vers un cyberespace plus sûr et une intelligence artificielle digne de ce nom, au service de l'humain ».
Le coût de la cybercriminalité en Afrique est énorme et estimé à environ quatre milliards de dollars en 2022, soit plus de 2 000 milliards de FCfa selon l’Union internationale des télécommunications (Uit).
Ces pertes pourraient s’accroître si l'Intelligence artificielle (IA) n’est pas maîtrisée et utilisée dans les stratégies de cyber-défense.