
Le président ivoirien Alassane Ouattara a été réélu pour un quatrième mandat sur le score écrasant de 89,77 % au premier tour, dans un scrutin privé des deux principales figures de l’opposition, selon les résultats provisoires proclamés lundi 27 octobre par la Commission électorale indépendante (Cei).
Derrière Alassane Ouattara, « déclaré provisoirement élu », l’entrepreneur Jean-Louis Billon est deuxième avec 3,09 % des voix, a détaillé le président de la Cei, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, qui a annoncé un taux de participation de 50,10 %. Près de 9 millions étaient appelés à voter samedi, dans ce pays premier producteur mondial de cacao et redevenu un pôle de stabilité au sein d’une Afrique de l’ouest secouée par les putschs et les attaques djihadistes.
Selon de premières estimations publiées plus tôt, dans le nord – région à dominante malinké, l’ethnie du chef de l’État – il a fait carton plein, comme à chaque présidentielle. 98,44 % à Seguela, 99,7 % à Kani ainsi que dans son fief de Kong, 98,1 % à Ferkessedougou ou encore 97,8 % à Sinématiali, à chaque fois avec une participation approchant les 100 % dans ces zones rurales du pays. Même à Dabakala, où l’un de ses rivaux de samedi Jean-Louis Billon est élu député, le président a dépassé les 92 %.
Dans les zones du sud et de l’ouest, où beaucoup de bureaux étaient déserts, les chiffres de participation étaient plus faibles, mais « Ado » restait en tête.
Dans la commune cossue de Cocody à Abidjan, moins de 20 % des électeurs se sont par exemple déplacés, et Alassane Ouattara a recueilli 68 % des voix.
Ces scores écrasants et le désintérêt d’une partie des Ivoiriens pour le scrutin s’expliquent en grande partie par l’absence de ses deux principaux rivaux. Ni le banquier international Tidjane Thiam, ni l’ancien président Laurent Gbagbo n’étaient sur les bulletins de vote samedi, tous deux ayant été écartés du scrutin et radiés des listes électorales, le premier pour des problèmes de nationalité, le second pour une condamnation pénale.
« On observe une fracture très claire entre le nord et le sud. Le taux réel de participation est plus faible qu’annoncé. On peut émettre des doutes sur la légitimité d’un président élu dans ces conditions », a déclaré Simon Doho, chef de file des députés du Pdci, le parti de Tidjane Thiam.
Henriette Lagou félicite le président Ouattara pour sa réélection à l’instar de Billon
Henriette Lagou Adjoua, candidate du Groupement des partenaires politiques pour la paix (Gp-Paix), a reconnu, lundi 27 octobre 2025, la victoire du président sortant, Alassane Ouattara, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, et l’a félicité, dans une déclaration lue au Qg de sa campagne, sis à Cocody-Deux-Plateaux.
« Les résultats provisoires annoncées par la Commission électorale indépendante (CEI), placent le président sortant, M. Alassane Ouattara en tête. En républicaine et démocrate convaincue, respectueuse des institutions de la République et de la volonté du peuple souverain, je lui adresse dès à présent mes sincères félicitations pour la confiance que les Ivoiriens lui renouvellent », a-t-elle déclaré chez nos confrères de l’Agence ivoirienne de presse (Aip).
La candidate de la coalition des 12 partis ayant en commun l’idéologie centriste a salué la maturité du peuple ivoirien et la tenue pacifique du scrutin.
« Nous avons relevé le pari du maintien de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale pendant cette élection présidentielle. Ce climat d’apaisement est à l’honneur de notre pays », a-t-elle affirmé.

Tout en déplorant quelques incidents isolés, Mme Lagou a félicité l’ensemble des candidats pour leur engagement et a invité les Ivoiriens à « désarmer les cœurs » afin de préserver l’unité nationale.
« Une élection n’est pas une guerre, où il y a des ennemis à abattre. Le plus grand vainqueur doit être la Côte d’Ivoire », a-t-elle soutenu.
