Politique

Côte d’Ivoire: Henri Konan Bédié, la dernière ligne droite avant l'inhumation dans le faste

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Henri Konan Bédié sera inhumé le 1er juin prochain dans son village à Daoukro dans la stricte intimité familiale selon le programme détaillé des obsèques. (Ph: Dr).
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Les obsèques de l’ex-président, mort en août 2023 à 89 ans, doivent durer deux semaines. Débutées à Abidjan, elles s’achèveront avec son inhumation le 1er juin prochain à Pepressou, dans son fief natal.

La Côte d’Ivoire a commencé à faire ses adieux à Henri Konan Bédié, dix mois après la mort de l’ex-président (1993-1999), le 1er août 2023. Conformément à la tradition baoulé, l’ethnie du défunt, ces obsèques fastueuses devraient durer deux semaines, du 19 mai au 1er juin, et se tiendront entre Abidjan, la capitale économique, Daoukro, le fief de l’ancien chef de l’Etat au centre du pays, et Pepressou, son village natal près de Daoukro.

Une Capacité à rassembler...

Le lendemain, le défunt recevra l’hommage de la nation et les honneurs militaires au palais présidentiel puis à l’Assemblée nationale, et le 25 mai les hommages des militants du PDCI, indique le confrère de Le Monde.

Sa dépouille quittera ensuite Abidjan, marquant un arrêt dans les villes d’Abobo, d’Adzopé, d’Akoupé et de Kotobi jusqu’à Daoukro, où elle sera à nouveau honorée par une veillée religieuse puis traditionnelle. Du 27 au 31 mai, les ultimes hommages seront rendus dans son village natal de Pepressou, où Henri Konan Bédié sera inhumé le 1er juin dans le caveau familial.

Comme il est d’usage pour les préparatifs d’un événement d’une telle ampleur, trois parties sont impliquées : la famille du défunt, sa formation politique et la présidence de la République.

Cette dernière est chargée de l’organisation des cérémonies au palais présidentiel et à l’Assemblée nationale, du dispositif sécuritaire et de l’inhumation. Le parti et la famille ont pris en charge le reste, notamment la conservation et les déplacements de la dépouille.

Car le déroulement des obsèques sera scruté de près, en particulier pour le nouveau président du PDCI, l’ancien banquier franco-ivoirien Tidjane Thiam, qui a succédé à Henri Konan Bédié à la direction du parti le 22 décembre 2023 et cherche à asseoir son autorité auprès de son électorat traditionnel.

« L’occasion est donnée à Tidjane Thiam, qui a passé vingt ans hors du pays, note le politologue ivoirien Sylvain N’Guessan, de montrer sa capacité à rassembler les autorités traditionnelles du centre du pays autour de ces funérailles. »

La mort d’Henri Konan Bédié, qui n’avait pas désigné de dauphin de son vivant, avait donné lieu à une crise de succession, réglée à l’issue d’un congrès extraordinaire qui avait porté Tidjane Thiam à sa tête.

Si l’ancien banquier avait alors remporté une victoire écrasante avec 96,48 % des suffrages face à son unique rival, le maire de Cocody Jean-Marc Yacé, la bataille avait aussi fait éclater les rancœurs de ceux qui espéraient depuis des années prendre la suite du patriarche. Le secrétaire exécutif historique du parti, Maurice Kakou Guikahué, et les deux jeunes ambitieux Thierry Tanoh et Jean-Louis Billon, qui avaient tous trois dû renoncer à concourir, n’avaient pas caché leurs réticences à rallier à Tidjane Thiam.

Il était le « Ciment national »

Mais les obsèques semblent avoir gommé leurs différends et forcé les cadres du PDCI à resserrer les rangs. « Tidjane Thiam s’est efforcé d’être le plus intégratif possible, salue le porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy.

Il a confié la mobilisation des militants aux hauts représentants du parti dans chaque district.

Jean-Louis Billon a certes démissionné du secrétariat exécutif, mais pas de son poste de haut représentant dans le Hambol [dans le centre nord du pays].

Dans chaque région, les cadres du PDCI ont joué leur rôle dans l’organisation des funérailles. »

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Le nouveau président du PDCI avait mis en place, dès le 19 février, un comité d’organisation spécial avec, à sa tête, les doyens Niamien N’Goran, qui présidait déjà le comité d’organisation des obsèques de Marcelin Bédié, frère d’Henri Konan Bédié, et Jean-Marie Kakou-Gervais, ancien ambassadeur de Côte d’Ivoire en France.

 

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