André HABA
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C’était officiellement pour commémorer le 67e anniversaire de l’indépendance du Ghana aux côtés de son homologue, Nana Akufo-Addo, qu’Alassane Ouattara s’est rendu chez son voisin, les 5 et 6 mars derniers.
Mais ce séjour a aussi permis au président ivoirien de renouer avec Otumfuo Osei Tutu II, le roi des Ashantis, groupe ethnique présent en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Burkina Faso.
Le souverain l’a reçu en son palais de Kumasi, la deuxième ville du pays. Outre Alassane Ouattara, la délégation ivoirienne était composée de Léon Houadja Kacou Adom, ministre des Affaires étrangères, de Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet du président, de Masséré Touré, la secrétaire générale de la présidence, et de Félix Tanon, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Ghana, a rapporté le site de ‘’Jeune Afrique’’.
Messager avec Henri Konan Bédié
De par la proximité entre les Ashantis et les Baoulés (tous deux sont issus du groupe akan), Otumfuo Osei Tutu II joue traditionnellement un rôle éminemment politique en Côte d’Ivoire.
Lors de la crise qui avait accompagné la présidentielle d’octobre 2020, Alassane Ouattara l’avait sollicité pour qu’il convainque son opposant Henri Konan Bédié, à l’époque président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), de renoncer à la violence et de participer au scrutin en dépit des appels au boycott.
Le souverain a souvent passé des messages entre les anciens et nouveaux présidents de Côte d’Ivoire.
Il assistera d’ailleurs aux cérémonies d’adieu au premier, décédé le 1er août dernier et dont les obsèques devraient se tenir en mai. Alassane Ouattara l’a en tout cas formellement informé du calendrier.
Proximité de longue date
Au Ghana, Nana Akufo-Addo entame ses derniers mois au pouvoir, qu’il quittera début 2025 – son successeur sera élu lors d’un scrutin prévu en décembre prochain. Alassane Ouattara et lui se connaissent depuis les années Houphouët-Boigny et entretiennent des liens étroits.
La Côte d’Ivoire et le Ghana ont d’ailleurs adopté des positions communes lors des crises diplomatiques survenues au sein de la Cedeao à la suite des coups d’État au Niger, au Burkina Faso et au Mali.
Ensemble, Nana Akufo-Addo et Alassane Ouattara ont été les initiateurs de l’appel d’Abidjan, lancé en mars 2018 pour créer l’Opep du cacao, dont leurs pays sont les premiers producteurs mondiaux.
L’initiative n’a néanmoins pas encore atteint ses objectifs.
Abidjan et Accra continuent de subir le marché international de l’or brun, alors que la stratégie commune était d’influencer les cours mondiaux au profit de leurs pays, qui constituent plus de 63 % de l’offre mondiale.
Pour raffermir encore ses liens avec Accra, Alassane Ouattara avait nommé Félix Tanon, un proche d’Henri Konan Bédié, au poste d’ambassadeur à Accra, il a présenté ses lettres de créance au chef de l’État ghanéen en juillet dernier.
Félix Tanon a travaillé pendant plusieurs années à la présidence ivoirienne.
