Coup de filet dans le clan Bongo. Le fils aîné ainsi que des proches du cabinet de l'ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba ont été mis en examen et incarcérés pour "haute trahison" et "corruption active", trois semaines après le coup d'État qui a renversé le dirigeant déchu.
Coup de filet
Le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, a annoncé, mercredi 20 septembre, à l'AFP, que Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d'Ali Bongo, Jessye Ella Ekogha, l'ancien porte-parole de la présidence, ainsi que quatre autres personnes ont "été mises en examen mardi et placées en détention provisoire".
"Tous les chefs d'inculpation lors de leurs arrestations ont été retenus pour leurs mises en examen", a précisé André-Patrick Roponat, soit "haute trahison contre les institutions de l'État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants".
Tous les chefs d'inculpation lors de leurs arrestations ont été retenus pour leurs mises en examen.
Le jour même du coup d'État, les militaires avaient arrêté l'un des fils du chef de l'État déchu, ainsi que cinq autres jeunes hauts responsables du cabinet de l'ex-président et de son épouse Sylvia Bongo Valentin. Les perquisitions à leurs domiciles, retransmises abondamment par la télévision d'État, les montraient aux pieds de malles, valises et sacs débordants de liasses de billets de banque.
Sylvia Bongo Valentin est en résidence surveillée à Libreville "pour sa protection", selon la présidence. "Nous n'avons aucune nouvelle de Mme Valentin qui est maintenue au secret en dehors de tout cadre légal. Cette situation est injustifiable et incompatible avec un État de droit. Nous avons déposé plainte contre les responsables de ce qui apparaît comme une prise d'otage", a déclaré, mercredi, à l'AFP, l'un de ses avocats à Paris, Me François Zimeray.
Ali Bongo, d'abord placé en résidence surveillée à Libreville, la capitale du Gabon est "libre de ses mouvements" et peut "se rendre à l'étranger", avait annoncé le général Oligui le 6 septembre.