L'Afrique assiste à une nouvelle ère dans son secteur énergétique alors que l'Ouganda, dirigé par le président Yoweri Museveni, se prépare à accueillir deux centrales nucléaires construites par la Russie et la Corée du Sud.
Le président ougandais a récemment confirmé la collaboration de son pays avec la Russie et la Corée du Sud pour la construction de deux centrales nucléaires.
L'annonce avait été faite lors du sommet Russie Afrique et a été confirmée durant un sommet sur le café qui a eu lieu à Kampala.
Ensemble, ces installations devraient générer un impressionnant total de 15 600 mégawatts, répartis entre deux unités, l'une produisant 7 000 Mw et l'autre 8 400 Mw.
Bien que les détails financiers et le calendrier du projet restent encore à déterminer, cette annonce marque un tournant majeur dans les ambitions énergétiques de l'Ouganda.
Cette décision n'est pas la première tentative de l'Ouganda de s'aventurer dans l'énergie nucléaire. En 2016, la société Rosatom, appartenant à l'État russe, avait déjà signé un accord avec les autorités ougandaises pour le développement d'une centrale nucléaire. Cependant, ce projet n'avait pas abouti.
Actuellement, malgré une capacité de production d'électricité de 1 402 Mw, l'Ouganda n'en consomme que 800 Mw, envisageant d'exporter l'excédent. Selon un think tank américain cité par Rfi, l’Ouganda fait partie d'une liste de cinq pays pouvant obtenir une centrale d’ici 2030.
La présence d'importantes réserves d'uranium en Ouganda, essentiel à la production d'énergie nucléaire, a suscité l'intérêt de nombreux investisseurs étrangers.
L'Ouganda en point de mire
Cependant, le président Museveni a clairement exprimé son désir de voir cette ressource précieuse utilisée d'abord pour répondre aux défis énergétiques de l'Ouganda plutôt que pour l'exportation.
Cette position s'inscrit dans une vision plus large de privilégier le développement et la transformation locaux.
Pour rappel, durant le sommet Russie-Afrique, le président ougandais a invité les entreprises russes à investir dans l'oléoduc en Afrique de l'Est, actuellement développé en partenariat avec Total et des firmes chinoises, et qui pourrait desservir plusieurs pays africains.
Outre l'oléoduc, il a identifié des domaines d'investissement tels que le secteur pharmaceutique, la production d'engrais, et même la technologie spatiale, montrant ainsi la volonté de l'Ouganda de renforcer ses relations avec la Russie.
Cette dynamique souligne l'attrait croissant de l'Afrique pour les puissances mondiales, tant de l'Est que de l'Occident.