Six soldats maliens ont été tués dans une attaque djihadiste survenue vendredi à Ber dans le nord du pays, selon un bilan que l’armée a rendu public samedi. Les « Gat », (groupes armés terroristes) dans leur débandade ont abandonné 24 corps, 18 AK-47 (des fusils d’assaut Kalachnikov) et 12 motos », poursuit-elle.
Ces affrontements sont survenus après une « tentative d’incursion et des tirs de harcèlement des groupes terroristes contre des unités FAMa (forces armées maliennes) devant être installées à Ber dans le cadre du processus de rétrocession des emprises de la Minusma », la Mission de l’Onu au Mali qui s’apprête à quitter le pays. La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a poussé le Conseil de sécurité à décider en juin du retrait de la Minusma d’ici à la fin de l’année.
La zone de Ber est depuis quelques jours également le théâtre de tensions opposant d’une part l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner et d’autre part la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma, ex-rébellion touareg), selon cette dernière organisation.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire profonde partie du nord et qui s’est propagée au centre du pays ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.
Le nouveau pouvoir malien s’était tourné militairement et politiquement vers Moscou. Au Niger, le récent coup d’État devrait permettre à la Russie d’accroître son influence au Sahel.
Les Touaregs dénoncent la violation des « arrangements sécuritaires »
La Cma, qui contrôle de vastes étendues dans le Nord, affirme avoir « alerté sur une série de manœuvres opérées contre ses positions par les forces armées maliennes accompagnées de la milice Wagner », dans un communiqué transmis samedi à l’Afp.
« Les FAMa tiennent coûte que coûte à occuper les emprises de la Minusma y compris celles situées dans les zones sous contrôle de la Cma et ce en violation de tous les arrangements sécuritaires garantis jusqu’ici par la mission onusienne et la communauté internationale », ajoute-t-elle dans ce communiqué, en allusion à l’accord de paix d’Alger de 2015.
La Cma reproche aussi aux militaires d’avoir fait approuver en juin une nouvelle Constitution compromettant, selon elle, cet accord.
La junte a fait de la souveraineté son mantra depuis qu’elle a pris la tête du pays, rompu l’alliance avec la France et son opération antidjihadiste Barkhane.