Dans le mythique quartier de Los Angeles, des robots ne vont certes pas entrer en guerre contre l’humanité, comme la dystopie imaginée en 1984 par James Cameron. Mais les progrès de l’intelligence artificielle aggravent les tensions intra-hollywoodiennes.
Hollywood ''sous tensions''
Depuis trois mois, pas moins de 11 500 scénaristes sont en grève, selon des estimations mentionnées par Reuters. Résultat : outre des annulations de programmes, le mouvement a perturbé la majeure partie de la production de la saison télévisuelle d'automne et a interrompu des films à gros budget. En juillet, les acteurs sont venus grossir les rangs des grévistes. Principales revendications qui les unissent aux scénaristes : une augmentation des salaires et une limitation du recours à l’intelligence artificielle dans la profession.
Celle-ci est perçue comme une menace. "Je crains qu'ils ne délèguent de plus en plus de choses à l'intelligence artificielle (...) et qu'il y ait un méchant qui ne perfectionne cette technologie et se débarrasse des scénaristes pour de bon", s'alarme une manifestante.
"Le danger qui guette ces acteurs et scénaristes est bien réel" commente, de l’autre côté de l’Atlantique, Fabrice Epelboin, professeur à Sciences Po. Selon ce spécialiste des questions numériques, nous sommes "très proches" du jour où pourront être réalisés des long-métrages, documentaires et autres créations audiovisuelles, sans caméra ni acteurs.
C’est un véritable "grand remplacement" qui guette ces derniers, poursuit-il. Et le virage aurait déjà été initié, eu égard au succès du récent film Avatar 2, mêlant des images tournées en prises de vue réelles à celles conçues par ordinateur.
Les visuels "artificiels" ont déjà envahi le cinéma. Ils cohabitent souvent avec les prises de vue authentiques, notamment pour représenter des foules. Avec la trilogie du Seigneur des Anneaux, la technique était maîtrisée dès 2001.
Le danger qui guette ces acteurs et scénaristes est bien réel
Seul frein à l'avènement d’acteurs artificiels, selon Fabrice Epelboin : la promotion d’un film par des stars, essentielle à l’industrie cinématographique. Dit autrement, Netflix n’aurait sans doute pas vendu 320 millions d’heures de visionnage du film "Don't Look Up", sans le sex-appeal d’un Leonardo DiCaprio, présentant le film sur les plateaux télévisés.
Source: France 24