Quatre policiers de la Brigade anti-criminelle (BAC) de Marseille ont été mis en examen jeudi 20 juillet au soir pour « violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme ». Ils sont soupçonnés d'avoir frappé un jeune homme dans la cité phocéenne, en marge des émeutes qui ont suivi le meurtre du jeune Nahel, tué lors d'un contrôle routier en banlieue parisienne, et qui ont secoué toute la France.
Accusés d'avoir tabassé un jeune homme de 21 ans
Les quatre agents de la BAC sont accusés d'avoir passé à tabac un jeune homme de 21 ans dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que le centre de Marseille était en proie à des émeutes. Juste avant de se faire frapper, Hedi aurait également reçu un tir de LBD dans la tempe.
Au quotidien La Provence, le jeune homme avait raconté qu'en sortant du travail, ce soir-là, il avait décidé d'aller boire un verre avec un ami. Alors qu'il s'apprête à rentrer, il est agressé par un groupe de quatre à cinq policiers : après des coups de pied, de poing et de matraques, Hedi passera plusieurs heures dans le coma. « Il a été tiré comme un lapin puis roué de coups », a dénoncé vendredi 21 juillet son avocat, Me Jacques-Antoine Preziosi, précisant que le certificat médical initial du jeune homme faisait état de 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Immédiatement opéré en neurochirurgie et désormais porteur d'un casque, après qu'une partie de l'os crânien lui a été enlevé, il a pu rentrer chez lui jeudi après avoir été de nouveau opéré, d'une fracture de la mâchoire, a ajouté Me Preziosi. Selon l'avocat, Hedi, qui travaille dans la restauration à Meyrargues, à une quarantaine de kilomètres de Marseille, pourrait aussi avoir perdu son œil gauche.
L'un des quatre policiers mis en examen a été placé en détention provisoire, les trois autres doivent respecter un contrôle judiciaire. « Une décision incompréhensible », ont estimé les syndicats Alliance et Unsa Police dans un communiqué. Ils alertent également « sur l'inquiétude et la colère » que provoque au sein de la profession ce placement en détention, et rappellent « le droit à la présomption d'innocence ».
Il a été tiré comme un lapin puis roué de coups
Une cagnotte a été ouverte pour aider les familles des quatre policiers marseillais mis en examen, à l'initiative de la BAC Sud. Cela pour couvrir leurs frais de justice, selon Rudy Manna, du syndicat Alliance. En fin de matinée vendredi, elle comptait plus de 12 000 euros.
Source: RFI