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Encadrement technique des Éléphants : Hervé Renard raconte comment il a été approché par la FIF

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Hervé Renard ne reviendra pas sur le banc des Éléphants
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Ses deux jours ont été très mouvementés entre la fédération ivoirienne de football ( FIF) et la fédération française de football ( FFF) à propos de l'arrivée sur le banc technique des Éléphants du sélectionneur national de l'équipe féminine française, Hervé Renard. L'intéressé raconte les péripéties de ce transfert manqué avec nos confrères du journal " l'Equipe".

Sélectionneur de l'équipe de France féminine mais espéré sur le banc de la Côte d'Ivoire pour finir la CAN, Hervé Renard raconte comment tout s'est déroulé. Il aurait bien accepté la mission mais à une condition : rester avec les Bleues. 

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Sélectionneur des Bleues, Hervé Renard, 55 ans, n'endossera pas l'habit de sélectionneur de la Côte d'Ivoire pour la fin de la CAN. La Fédération française n'a pas donné son accord pour le libérer quelques jours alors que tout un pays l'attendait comme un sauveur. Il revient sur cette séquence et dit avoir déjà tourné la page. 

Je n'avais pas le droit de dire non

« Comment avez-vous vécu ces évènements ?

En fait, chronologiquement, après le départ de Jean-Louis Gasset, le président de la Fédération (Idriss Diallo) m'a contacté. Et quand vous avez le président de la Fédération, le premier ministre du pays qui vous le demandent, je n'avais pas le droit de dire non. Impossible. Déjà, je n'aurais jamais parlé si Jean-Louis avait été en poste, c'est une première chose. Et dès le départ, j'ai dit au président de la Fédération : ''Je veux bien mais il n'est pas question que je quitte les Bleues donc vous demandez à mes dirigeants s'ils acceptent que je puisse faire les deux.'' C'était non négociable.

« Il était hors de question que je dise non si ça avait été possible »

Comprenez-vous que cette décision ait pu choquer ?

On se trouve confrontés à des réalités différentes que j'ai pu appréhender au fil de ma carrière. Si vous n'êtes jamais allé sur une CAN, vous ne pouvez pas comprendre ce que ça engendre humainement de passion, de bonheur. C'est une atmosphère inimaginable. Je suis venu une semaine en Côte d'Ivoire et l'accueil des gens a été magique. Donc il était hors de question que je dise non si ça avait été possible. Mais toujours avec cette ligne rouge : rester avec les Bleues. Vous pensez que j'ai accepté de perdre des millions d'euros (on parle de près de 10) en quittant l'Arabie saoudite pour l'équipe de France féminine pour aller aux JO comme ça ? Ce serait ça un manque de respect ? Depuis le début, tout était limpide. Ce n'était pas l'un ou l'autre. Et si on accepte, je le fais, sinon on passe à autre chose. Mes premières discussions avec messieurs Philippe Diallo et Jean-Michel Aulas ont été d'ailleurs claires là-dessus. Le débat est donc clos. Mais j'avais déjà connu cette situation en Zambie.

Racontez-nous.

C'était avec les Red Arrows, un club qui avait perdu 4-0 contre un club égyptien en Coupe de la confédération. Après la défaite, le président de ma Fédération m'a demandé d'aider pour le match retour. On a mis en place des plans et au bout de vingt minutes, au retour, on menait 2-0 mais on ne gagne que 3-0 au final. Mais qu'est-ce que c'était bon (rire) ! Ça ressemblait un peu à ici (rire). C'est une simple anecdote mais il faut arrêter de se fixer des limites. Moi aussi, ce que je veux, c'est la médiatisation du foot féminin, c'est capital.

Connaissez-vous les raisons du refus de la Fédération ?

Non, je ne les connais pas et je n'ai pas demandé. Si c'est non, c'est non.

« On doit s'ouvrir et ne pas se comparer avec le foot masculin »

Qu'en pensaient vos joueuses ?

Je ne pense pas que ça posait de problèmes d'après ce que je sais... Et à celles qui m'ont envoyé un message, j'ai dit la même chose : ''Il n'a jamais été question de partir.''

Certains observateurs ont estimé que c'était un manque de respect pour le foot féminin.

Je ne pense pas, si vous avez des résultats avec la Côte d'Ivoire, que ça va dévaloriser le foot féminin français. Et j'en dirai toujours du bien. Il faut qu'il se développe mais pas dans un entre-soi. On doit s'ouvrir et ne pas comparer avec le foot masculin. Ce sont deux mondes différents mais chacun avec ses spécificités, ses messages positifs. Et franchement, je me régale depuis que j'y suis. Il me reste sept mois de contrat, et si ça avait été le contraire, j'aurais même pu partir pour aller en Côte d'Ivoire en payant. Mais je ne l'ai jamais imaginé ! Je suis très attaché à cette équipe et on connaît notre objectif : les JO.

« Je ne vois pas en quoi ça aurait été incompatible de faire les deux »

Considérez-vous qu'il y a une forme de frilosité en France ?

Le foot, c'est une aventure humaine. Je pars de très loin, j'ai vécu des émotions si fortes depuis mon arrivée sur le continent dans les années 2000. Ce n'est pas facile à comprendre, peut-être, vu de France, mais d'avoir beaucoup voyagé m'a fait voir les choses différemment, m'a ouvert l'esprit. Et ces contacts m'ont nourri pour être ce que je suis. En fait, si tu as les tenants et les aboutissants, tu peux comprendre vraiment les choses. Et je ne vois pas en quoi ça aurait été incompatible de faire les deux. Pas grave. C'était le destin. Et un magnifique challenge nous attend avec les JO. On va se régaler. »

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