Dans la retentissante affaire d’acquisition frauduleuse de la nationalité et de trafic de passeports, les investigations se poursuivent. Le pôle pénal économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau a en effet débuté les auditions des suspects.
Parmi eux, Abbas Badreddine, incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan depuis le 17 juillet. Le cerveau aux arrêts Une dizaine d’Ivoiro-libanais avaient également été arrêtés le même jour. Le patron de Plastica a quant à lui été entendu par la magistrate Georges Agathe Glele Olloe, doyenne des juges d’instructions du pôle pénal.
On connaît l’identité du cerveau présumé
Selon nos informations, le cerveau présumé de ce trafic est un dénommé Aboubacar Diakité, selon le site de Jeune Afrique. Gardé à vue dans les locaux de l’Unité de lutte contre la grande criminalité, il a été inculpé et écroué dans une maison d’arrêt près d’Abidjan.
Cependant, selon des sources proches de l’enquête, si Abbas Badreddine admet connaître Aboubacar Diakité, il réfute avoir noué un quelconque lien avec lui. Les deux hommes se sont rencontrés dans les locaux de Plastica, mais cette entrevue se serait mal déroulée, car le premier aurait voulu enregistrer le second.
À ce stade, rien n’exclut que le chef présumé soit entré en contact avec son entourage à son insu. Les enquêteurs n’écartent d’ailleurs pas la possibilité d’une confrontation entre ce dernier et plusieurs autres prévenus, dont Abbas Badreddine. Tentatives d’interférence L’homme d’affaires est défendu par l’avocat ivoirien Aliman John Benjamin N’Da.
Son arrestation avait fait l’effet d’une bombe à Abidjan, où est implantée son entreprise, leader du secteur de la plasturgie en Afrique de l’Ouest.
Plusieurs officiers généraux et hautes personnalités n’ont d’ailleurs pas manqué de tenter d’interférer en sa faveur, sans succès. Le garde des Sceaux, Sansan Kambilé, avait, entre autres, ainsi été sollicité en vain par certains de ses collègues.
À ce propos, le président de la République, Alassane Ouattara, avait recadré plusieurs de ses collaborateurs, le 22 juillet, leur intimant de laisser la justice faire son travail