Ces portes-à-portes visent à échanger avec les habitants et à les mobiliser derrière la liste qu'il conduit. Première étape : la cité Bel-Air dans le quartier d'Andokoi. Ce village, qui abrite une partie de la forêt du Banco, est situé dans la zone ouest de la commune de Yopougon.
Serre les mains
Le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) serre les mains avec énergie, donne des accolades, cause avec des jeunes attirés par la clameur de la foule bruyante et, bien sûr, tape aux portes. Ici, il embrasse des jumelles ; là, c'est une mémé fraîchement revenue de la Mecque qui lui adresse ses bénédictions. Cent, deux cents... Au fur et à mesure qu'il passe d'une concession à une autre, la foule d’accompagnateurs grossit, scandant "Bictogo ! Bictogo !" ou encore "On veut Bictogo ! On veut Bictogo !".
Brusquement, l’homme bifurque sur sa gauche, fend la foule de badauds et pénètre dans un atelier de couture pour dames. Quelques civilités plus loin : "Quels sont vos besoins", demande-t-il à la jeune femme, surprise. "Je veux développer mon affaire. J'ai besoin d'un million", répond-elle. Adjugé ! Le protocole se charge de noter les coordonnées de la nouvelle future millionnaire. Adama Bictogo - le sportif qui avale une dizaine de kilomètres lors de son footing matinal quotidien -, semble bien rompu à cet exercice physique et communicationnel. L'ancien directeur exécutif du RHDP est enthousiaste. D'un pas décidé, il arpente les rues du quartier.
Je veux développer mon affaire. J'ai besoin d'un million", répond-elle. Adjugé !
Adama Bictogo, qui joue à fond la carte de la proximité, aime ce contact avec les populations, les vraies gens, probablement ses futurs électeurs. Et c’est la même scène qui se répète à chaque escale au domicile des cinq heureuses familles où il s'est gentiment invité. Ils sont plusieurs dizaines de personnes à accourir chez le voisin, attirés par le vacarme provoqué par l'arrivée de l'une des personnalités les plus populaires du pays et son cortège d’admirateurs. Jeunes et moins jeunes, militants ou sympathisants mais aussi de simples curieux, tous veulent voir et saluer le "diamant noir". Après avoir donné les nouvelles, l'illustre hôte écoute attentivement les doléances de la famille qu'il est venu surprendre en cette fin de journée pluvieuse.
Chômage, insertion professionnelle des jeunes, autonomisation des femmes, fragilité des veuves sans moyens, etc. Tour à tour, les familles égrènent le chapelet de leurs préoccupations. Dernière halte : la cité ADO, où près de 400 femmes sont "mobilisées pour donner leurs voix" au président de l'Assemblée Nationale le 2 septembre 2023. "Je ne regarde pas les couleurs politiques. Mon cœur n'a pas de couleur", retorque le l’honorable visiteur du soir, plutôt content de l'accueil qui lui est réservé. "Je veux aider les femmes.
Constituez-vous en association", insiste Adama Bictogo face à ses interlocuteurs qui n’en reviennent toujours pas de voir le président de l’Assemblée nationale himself assis dans leur salon. Photos, pluie de selfies, direct sur les réseaux sociaux, chacun voulait immortaliser le moment et faire vivre ces instants historiques à son réseau d’amis. Si le porte-à porte peut avoir un côté parfois intrusif, il permet "d'avoir la température sur le terrain", rassure un membre de l'équipe de campagne du candidat. Ici, Adama Bictogo tente avant tout de s'assurer que les électeurs iront participer au scrutin du 2 septembre 2023.
Photos, pluie de selfies, direct sur les réseaux sociaux, chacun voulait immortaliser le moment et faire vivre ces instants historiques à son réseau d’amis
"Il faut continuer à être sur le terrain, à convaincre les gens d'y aller", confie l’un des coordonnateurs locaux chargés d'animer sa campagne. "Être en tête, c'est bien, mais il faut que les gens se déplacent massivement pour aller voter", assène-t-il. De son coté, une habitante d’Andokoi assure : son candidat est un "remède" pour "sauver" Yopougon. Les supporters d'Adama Bictogo tentent avant tout de miser sur sa "stature", "quelqu'un de confiance", de "rassurant" et "qui rassemble". Bref, le "candidat idéal" pour leur commune. La tournée des familles se poursuit jusqu'au 24 août prochain, veille de l'ouverture officielle de la campagne électorale.