Pour l’heure, Ousmane Sonko peut théoriquement toujours se présenter à l’élection présidentielle du 25 février. Même s’il a été condamné en juin à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, il jouit toujours de ses droits civiques.
Le mois dernier, le tribunal d’instance de Dakar a ordonné sa réinscription sur les listes électorales. Le candidat a donc déposé son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel qui doit l’examiner cette semaine.
Mas l’audience de ce jeudi pourrait refaire basculer les choses.
Pour rappel, il s’agit d’une autre affaire, dans laquelle il avait été condamné en appel en mai dernier à six mois de prison avec sursis et une amende de 200 millions de francs Cfa pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, d’après Rfi.
Il l’avait accusé de détournements dans le cadre du projet Prodac de développement agricole. Si sa condamnation est maintenue, Ousmane Sonko sera définitivement privé de ses droits civiques et éliminé de la course. Mais il faut noter que son camp a un autre candidat potentiel : Bassirou Diomaye Faye, bras droit de Sonko et cofondateur de l’ancien parti Pastef. Il a également déposé son dossier au Conseil constitutionnel.
Investi pour la présidentielle au Sénégal
Ousmane Sonko a été investi le 31 décembre pour l’élection présidentielle de 2024 dans un lieu privé, à huis clos, après l’interdiction du meeting public prévu la veille, selon un responsable et des images de la télévision de son camp. L’investiture de l’opposant emprisonné à ce scrutin s’est symboliquement tenue en présence d’une cinquantaine de personnes.
Un meeting initialement prévu le 30 décembre à Dakar avait été interdit pour « menaces de troubles à l’ordre public ». Dans son message de fin d’année, le président Macky Sall a déclaré qu’il ferait « en sorte » que la présidentielle du 25 février 2024 « se déroule, comme les précédentes, de façon paisible et dans les meilleures conditions d’organisation ».
Ousmane Sonko est le personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.