Le Conseil de la Fédération, chambre haute du Parlement russe, a fixé ce jeudi l’élection présidentielle en Russie au 17 mars 2024, lors d’une réunion retransmise en direct par la télévision publique.
« Fixer l’élection présidentielle au 17 mars 2024 », stipule la décision adoptée, ce jeudi, à l’unanimité par les sénateurs. « Cette décision donne pratiquement le coup d’envoi à la campagne présidentielle » en Russie, s’est félicitée la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko.
Ces élections « seront une sorte de point culminant de la réunification » des régions ukrainiennes de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia, dont la Russie revendique l’annexion, a-t-elle souligné dans au site ‘’Le télégramme’’.
Les principaux opposants en prison ou exilés
L’élection présidentielle doit ainsi se tenir peu après le deuxième anniversaire du début de l’offensive russe en Ukraine, lancée en février 2022 et qui a provoqué des sanctions sans précédent contre la Russie.
« Malgré les circonstances extérieures difficiles et les tentatives de l’ennemi d’affaiblir la Russie, nous restons fidèles à nos principales valeurs constitutionnelles et garantissons tous les droits et les libertés des citoyens », a affirmé Matvienko.
Selon elle, « nos citoyens, notre société sont consolidés comme jamais » autour du pouvoir de Vladimir Poutine, « et la tâche de l’État est de se montrer digne de cette confiance, d’empêcher la moindre provocation ».
La quasi-totalité des opposants d’envergure, à l’exemple du militant anticorruption Alexeï Navalny, ont été jetés en prison ou poussés à l’exil et toute critique de l’assaut contre l’Ukraine est sévèrement réprimée par les tribunaux.
« Notre peuple fera le seul bon choix possible (…), en votant pour la Russie, pour la victoire », a estimé Valentina Matvienko.
Annonce possible jeudi prochain pour Poutine
S’il n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature à la présidentielle, il n’y a guère de doute quant à la volonté de Poutine de rester au Kremlin pour six ans de plus. Le président russe avait affirmé, en septembre, repousser à « la fin de l’année » sa décision à ce sujet.
Son porte-parole, Dmitri Peskov, avait indiqué mi-novembre que « le moment de l’annonce approche », tout en soulignant que Poutine n’avait aucun concurrent crédible.
Cette annonce pourrait avoir lieu jeudi prochain, lorsque Vladimir Poutine organise sa grande conférence de presse annuelle doublée d’une session de questions-réponses avec la population.
« Notre peuple fera le seul bon choix possible (…) en votant pour la Russie, pour la victoire », a d’ores et déjà estimé Valentina Matvienko.
La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, présente au vote du Conseil de la Fédération jeudi, a pour sa part déclaré que la présidentielle se déroulera dans une « ambiance toxique » du fait de la « russophobie » de l’Occident et des « sanctions absurdes ».
Le travail des médias lors de ce scrutin sera en tout cas compliqué par un durcissement des conditions de couverture décidé par les autorités en novembre. Les journalistes indépendants, les blogueurs et les employés de médias russes travaillant depuis l’étranger ne devraient par exemple pas avoir accès au vote ou aux dépouillements.
L’élection se déroulera également dans les régions ukrainiennes occupées par la Russie, où la loi martiale est actuellement en vigueur.