L'ex-Premier ministre Pakistanais Imran Khan a été arrêté, samedi 5 août, après avoir été condamné pour corruption à trois ans d'emprisonnement concernant une affaire de cadeaux reçus alors qu'il était Premier ministre, ont fait savoir l'AFP et Reuters.
Le PTI cible d'une campagne de répression
"Le juge Humayun Dilawar a annoncé que l'implication dans des pratiques de corruption a été prouvée", a déclaré la télévision pakistanaise. Son arrestation a été confirmée par l'entourage de l'actuel Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif.
Imran Khan, Premier ministre jusqu'en avril 2022, n'était pas présent à l'audience, mais a été arrêté aussitôt après à son domicile de Lahore par la police et conduit dans la capitale selon son équipe. "Nous allons faire appel du verdict", a déclaré à l'AFP Intezar Hussain Panjutha, l'un des avocats de la défense d'Imran Khan. Dans une vidéo enregistrée avant son arrestation et diffusée samedi sur les réseaux sociaux, l'ancien Premier ministre a exhorté ses partisans à rester "pacifiques et forts".
"Mon arrestation était attendue et j'ai enregistré ce message avant mon arrestation [...]. Je veux que les membres de mon parti restent pacifiques, inébranlables et forts", a-t-il déclaré. "Il est important de mentionner qu'il n'y a eu aucune possibilité de présenter des témoins et qu'aucun moment n'a été alloué pour rassembler les arguments", a déclaré un membre de l'équipe de Khan.
Imran Khan est notamment accusé d'avoir reçu des cadeaux lorsqu'il était au pouvoir. Tous les cadeaux doivent être déclarés et il n'est autorisé de conserver que ceux dont la valeur est inférieure à un certain montant ou à les acheter à un prix convenu officiellement. Imran Khan, aujourd'hui leader du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), fait l'objet de plus de 150 poursuites judiciaires depuis son éviction du pouvoir, des accusations qu'il affirme être motivées par des considérations politiques.
Ce n'est pas la première fois qu'il est arrêté. Le 9 mai, l'ancienne star de cricket reconvertie dans la politique avait été placée sous écrou pour corruption, avant d'être remise en liberté trois jours plus tard.
Imran Khan est notamment accusé d'avoir reçu des cadeaux lorsqu'il était au pouvoir
De violents heurts avaient éclaté entre les forces de l'ordre et ses partisans opposés à son arrestation. Au moins neuf personnes étaient décédées lors de ces affrontements.
À la suite de sa libération, le PTI a été la cible d'une campagne de répression avec des milliers d'arrestations, des actes d'intimidation et le musellement de la presse.