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Burkina Faso : Les autorités de transition ordonnent la suspension de France 24

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France 24 est pour le moment suspendu au Burkina Faso. (Ph: Dr)

Le porte-parole du gouvernement burkinabè a accusé la chaîne d’information française d’« offrir un espace de légitimation des actions terroristes » après une interview du chef d’Aqmi.

Les autorités burkinabés, selon plusieurs médias africains et européens, ont ordonné l'arrêt des émissions de France 24 à la suite d'un entretien avec le chef de la branche nord-africaine du groupe d'Al-Qaïda, Aqmi. « France 24 n'est pas seulement le porte-parole de ces terroristes, mais pire, elle offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine », a déclaré le ministre burkinabé de la Communication, Jean-Emmanuel Ouedraogo, dans un communiqué. Il a indiqué que le gouvernement avait donc décidé "en toute responsabilité, et au nom de l'intérêt supérieur de la nation, de suspendre sine die la diffusion des programmes de France 24 sur le territoire national". France 24 a diffusé l'interview du chef d'Aqmi Yezid Mebarek au début du mois, après que la France a tué son prédécesseur lors d'un raid aérien. Les relations entre le Burkina Faso et la France se sont détériorées depuis le coup d'État d'octobre dernier. Le Burkina Faso a expulsé les troupes françaises qui combattaient sans succès les islamistes, invitant à leur place des mercenaires russes.

France 24 déplore vivement sa suspension

France 24 s'indigne des propos outranciers et diffamatoires du gouvernement burkinabè, associant la chaîne à « une agence de communication pour ces terroristes », qui tentent de décrédibiliser la chaîne, dont l'indépendance et la déontologie ne sont plus à démontrer. France 24 rappelle son attachement sans faille à la liberté d'informer comme au travail professionnel de ses journalistes. En outre, la décision de suspendre la chaîne intervient sans préavis et sans que n'aient été mises en œuvre les procédures prévues par la convention de diffusion de France 24 établie par le Conseil Supérieur de la Communication du Burkina Faso. Pourtant, des échanges continus entre l'autorité de régulation et des représentants de France 24 ont toujours permis un dialogue constructif. Jamais n'a été évoqué le motif qui sert de prétexte aujourd'hui au gouvernement du pays pour justifier la suspension de la diffusion de la chaîne. En décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait déjà suspendu la radio Rfi dans les mêmes conditions exorbitantes du droit commun, s'exonérant de tout respect des procédures. Au Burkina Faso, France 24 est suivie par un tiers de la population chaque semaine et plus de 60 % des cadres et dirigeants. Elle reste accessible en réception satellitaire directe via Eutelsat 16 A et SES 5, sur YouTube, Internet et les réseaux sociaux. 

André Lepro

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