Est-ce que vous vous considérez comme le nouveau chef de l’Etat gabonais ?
Je ne me déclare pas encore, je n’envisage rien pour l’instant. C’est un débat que nous allons avoir avec l’ensemble des généraux. Nous allons nous retrouver à 14 heures (15 heures, heure de Paris). Il s’agira de dégager un consensus. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition.
Est-ce que ce coup de force était préparé de longue date ou est-ce la proclamation des résultats du scrutin du 26 août, donnant Ali Bongo vainqueur, qui vous a poussé à agir ?
Vous savez qu’au Gabon il y a une grogne et, au-delà de cette grogne, il y a la maladie du chef de l’Etat [Ali Bongo a été victime d’un AVC en octobre 2018 qui l’a laissé affaibli]. Tout le monde en parle, mais personne ne prend ses responsabilités.
Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon.
Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités.
Quel sort sera réservé à Ali Bongo ?
C’est un chef d’Etat gabonais. Il est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C’est un Gabonais normal, comme tout le monde.
Confirmez-vous qu’il est en résidence surveillée chez lui, à Libreville ?
Je ne peux rien vous dire, vous allez découvrir les choses au fur et à mesure.