Suite à l’intervention du président biélorusse Alexandre Loukachenko, les mercenaires du groupe Wagner ont finalement fait demi-tour.
Une porte de sortie pour Evguéni
En échange d’échapper à toute poursuite, Evguéni Prigojine doit partir en Biélorussie.
Si l’évènement a été aussi bref qu’inattendu, il pourrait avoir de lourdes conséquences sur les différents acteurs de la guerre en Ukraine.
Aussi bref qu’inattendu, le soulèvement du groupe Wagner contre Moscou est retombé samedi soir comme un soufflé. Pendant quelques heures, les yeux d’habitude rivés sur Kiev et Zaporojie se sont légèrement détournés vers le nord-est, au point que la « guerre en Ukraine » a laissé place à la « rébellion de Wagner » dans de nombreux médias. La parenthèse est désormais refermée, mais les dégâts sont là.
Evguéni Prigojine en Biélorussie, Vladimir Poutine « défié » et Volodymyr Zelensky goguenard… Sans abattre l’Etat russe, les secousses du séisme Wagner ont été fortes. Que va devenir la structure rebelle ? Vladimir Poutine est-il fragilisé ? L’Ukraine peut-elle en profiter sur le front ? 20 Minutes a discuté des conséquences de cet épisode avec Isabelle Facon, maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste des politiques de défense russes.
Une grande partie de ses moyens et de sa surface est réduite, on ne peut pas exclure qu’il lui arrive quelque chose dans les prochains mois
Les activités d’Evguéni Prigojine et du groupe Wagner peuvent-elles continuer ?
Pour le premier concerné par cet échec, le coup est rude. « Il est en disgrâce », établit Isabelle Facon. Condition sine qua non à son amnistie judiciaire, le voilà désormais réfugié en Biélorussie, sur proposition du président Alexandre Loukachenko. Un exil qui va « lui compliquer la vie » pour diriger le groupe Wagner, « une structure qui fait aussi de l’argent ». A plus long terme, son avenir personnel s’inscrit en pointillé. « Une grande partie de ses moyens et de sa surface est réduite, on ne peut pas exclure qu’il lui arrive quelque chose dans les prochains mois », prévient l’experte, soulignant qu’« on a déjà vu le pouvoir russe avoir des positions plus radicales contre certains opposants », de la prison aux chutes dans les escaliers.
Sources: 20 Minutes