Diplomatie

Coopération internationale : zoom sur les 63 ans de la diplomatie ivoirienne

cooperation-internationale-zoom-sur-les-63-ans-de-la-diplomatie-ivoirienne
Une vue de l'ambassade de la Côte d'Ivoire en Italie (Ph:Dr)
Partagez
ce contenu
Notre pays la Côte d'Ivoire célèbre ce 7 août 2023 le 63ème anniversaire marquant son accession à l'indépendance. Loin de vouloir évoluer en autarcie, la Côte d'Ivoire a noué dès les premières heures de cette accession à la souveraineté nationale, des coopérations sur la scène internationale. Nous vous proposons un pan de l'histoire de diplomatie ivoirienne, 63 ans après.

L’indépendance donnait à la Côte-d’Ivoire l’accès à l’ONU et l’obligeait à définir une politique internationale pour l’Afrique, à peine libérée, les problèmes majeurs étaient celui de l’unité, idéal panafricain impossible à renier mais démenti par la réalité, et celui des rapports au tiers-monde avec les pays occidentaux et le monde dit socialiste.

La Côte-d’Ivoire se trouvait immédiatement confrontée à l’hostilité de la Guinée qui s’enfonçait dans le désastre économique et la tyrannie depuis la rupture de 1958, et à celle du Ghana de N’krumah qui espérait pousser l’Afrique à l’unité immédiate. 

Une hostilité aux fédéralismes africains

Hostile aux fédéralismes africains, la Côte-d’Ivoire avait contribué à l’échec du Mali en 1959 et lui avait substitué les structures souples du Conseil de l’entente l’unissant à la Haute-Volta, au Niger et au Dahomey. Elle y retrouvait une partie des sections modérées du R.D.A. qui poursuivaient des routes diverses depuis l’éclatement du mouvement en 1958.

Avec la Guinée, les relations vont rester presque constamment mauvaises, malgré un rapprochement surprenant et sans suite, en 1972, lors de la visite du président Houphouët-Boigny à Farana.

Avec le Sénégal, par contre, le rapprochement s’esquissera dès 1965, quand les deux Etats seront à l’origine de la formation de l’OCAM (Organisation de coopération africaine et malgache), puis en 1970 de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest. Il sera encore resserré en 1971 par la visite du président Senghor, et des vues généralement communes en politique étrangère le confirmeront depuis lors.

A lire aussiDiplomatie parlementaire: la grande offensive de Bictogo aux USA

Cependant, l’unité africaine, invoquée par N’krumah, ne pouvait être éludée. Le Ghana était au cœur d’un regroupement préliminaire, dit progressiste, le « groupe de Casablanca ». Dès 1960, le Côte-d’Ivoire contribua à la formation du groupe modéré dit « de Monrovia ». Contre l’attente générale, les deux groupes acceptèrent un compromis qui aboutit à la formation de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) en mai 1963. Le président Houphouët-Boigny se rendit personnellement à Addis-Abeba pour y participer. La rivalité des deux tendances s’y poursuivit cependant, paralysant largement l’action de la nouvelle organisation dont l’existence ne pouvait pourtant pas être mise en cause en raison de la force de l’idéologie unitaire.

L’indépendance donnait à la Côte-d’Ivoire l’accès à l’ONU et l’obligeait à définir une politique internationale pour l’Afrique

La chute de N’krumah en 1965 soulagea la Côte-d’Ivoire qui établit désormais avec le Ghana des relations assez bonnes et même excellentes à l’époque du docteur Busia (1969-1972). D’autant plus que la récession économique d’un pays riche mais mal géré prouvait que le défi de 1957 avait été gagné.

Dans le cadre de l’O.U.A., la Côte-d’Ivoire allait poursuivre une ligne modérée, dont elle s’écarta cependant durant la guerre civile du Nigéria en reconnaissant le Biafra en 1968, peut-être par hostilité conjointe au fédéralisme et à l’anglophonie. Par contre, en 1973, après la guerre d’octobre, la Côte d’Ivoire a suivi le mouvement en rompant avec Israël, mais assurément sans plaisir comme le montra peu après l’entrevue, en Suisse, du président Houphouët-Boigny avec Mme Golda Meïr.

Une politique de dialogue dans le conflit en Afrique du Sud

A partir de 1973, la Côte-d’Ivoire a préconisé et pratiqué le dialogue avec l’Afrique du Sud, ce qui l’a fait vivement critiquer. Il faut cependant souligner qu’elle n’a, bien sûr, fait aucune concession sur le principe de l’apartheid et on peut seulement estimer qu’il y a une certaine naïveté à croire que les Afrikaaners des Blancs en fait métissés sont susceptibles de renoncer à l’idéologie qui fonde leurs privilèges et est leur raison d’être. Après 1974, la Côte-d’Ivoire a prêché la conciliation entre les divers mouvements nationalistes qui se disputaient l’Angola et elle a très fermement condamné l’intervention cubaine en 1976.

1973, après la guerre d’octobre, la Côte d’Ivoire a suivi le mouvement en rompant avec Israël

Le président Houphouët-Boigny paraît actuellement très soucieux d’éviter une extension de l’influence du camp dit socialiste en Afrique. Cependant, depuis 1975 et ce jusqu'en 2023, la Côte-d’Ivoire n’a pas cessé d’étendre et de diversifier ses relations avec l’Europe orientale, bien que, naturellement, des rapports privilégiés soient maintenus avec la France et les Etats-Unis, comme l’explique leur prédominance dans le domaine économique. Mieux, depuis le début des années 2000, la Côte d'Ivoire a étendue sa présence sur la scène diplomatique en ouvrant de nouvelles représentations diplomatiques. 

Notre pays la Côte d'Ivoire dispose actuellement de 47 ambassades à l'étranger, ainsi que 100 consulats et deux autres représentations. Abidjan, la capitale économique de Côte d'Ivoire, abrite 52 ambassades; en outre, on dénombre 27 consulats.

Source: Le monde diplomatique

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Saisissez votre email ci-dessous pour inscrire à notre lettre d'information et recevoir chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire