Les baoulés et les Agnis font partie du grand groupe Akan originaire du Ghana. Ils vivent essentiellement au centre de la Côte d’Ivoire pour les premiers et à l’est du même pays pour les seconds. Comme chez la plupart des peuples africains, le mariage chez ces deux peuples n’est pas seulement l’union entre deux individus, mais c’est surtout celle de deux familles. C’est pourquoi, la célébration d’un mariage est précédée de longues et patientes discussions entre les familles des futurs conjoints. Même si c’est l’homme qui fait le pas et décide d’épouser la femme, l’avis favorable de cette dernière est essentiel pour que le mariage ait effectivement lieu. À la différence d’autres peuples chez qui l’on impose un époux à la jeune fille ou une épouse au jeune en âge de se marier, il n’y a pas de mariage forcé chez les Baoulé et Agni.
La dot en pays Akan
LES DIFFERENTES ETAPES DU MARIAGE TRADITIONNEL :
1- LE “KOKO” OU LA CEREMONIE DES FIANÇAILLES
Chez les deux peuples, le “Kôkô” est l’étape qui fait office de fiançailles. C’est ici que l’homme se présente officiellement aux parents de sa bien-aimée. Si chez les Agni, une bouteille de Gin suffit pour célébrer les fiançailles, chez les Baoulé, il en faut davantage. Généralement, quatre (4) bouteilles de liqueur sont requises. Elles sont reparties comme suit : une bouteille pour la famille maternelle de la fiancée, une autre pour sa famille paternelle, la troisième pour la communauté des ressortissants du village (dans ce cas, la cérémonie a lieu en ville.). La dernière bouteille est consommée sur place et sert de témoin pour les fiançailles.
Comment se passe la dot chez les Agni?
Cette libation se fait en présence des époux qui se font face. Après la libation, il est demandé aux époux de s'accroupir et de déposer les mains dans la boisson qui a été versée et de porter leurs mains sur leur front. Après la cérémonie de libation qui scelle le mariage, les époux se font des accolades.
2-LE MARIAGE PROPREMENT DIT
Après le “Kôkô”, le mariage à proprement parlé est l’occasion d’une fête. Pour la dot, il faut souligner qu’avec le temps, les choses ont évolué chez les deux peuples. Les éléments énoncés ici ne constituent que des indications, car selon les époques et les régions des différences sont notables :
CHEZ LES AGNI, LA DOT EST CONSTITUÉ DE :
06 bouteilles de liqueur • Une somme de 6 060 FCFA reparties de la façon suivante : 6 000 francs pour le père et la famille et 60 francs à rembourser en cas de divorce.
Du sel pour les tantes de la mariée. Des boîtes d’allumettes à distribuer à l’assemblée présente• On peut prévoir 5 000 F de part et d’autre en remplacement du paquet d’allumettes.• De l’argent pour les frères de la mariée• L’argent de l’accolade entre les époux.• Des bijoux et pagnes de valeur, de la poudre, du tabac• 03 complets de pagne, 3 foulards, 2 kodjo, 2 popelines blanches, peigne, parfum, 1 complet de pagne pour la belle-mère, 2 serviettes.
Si généralement la cérémonie des fiançailles (Kôkô) et celle du mariage proprement dit se font séparément, il est possible de les condenser en une seule cérémonie. Quoique de nos jours, il n’est pas rare que l’on célèbre le mariage civil avant le mariage coutumier, la procédure inverse est celle conseillée. Selon les zones, il peut y avoir de légères modifications.