L’usage excessif de la force en France lors des manifestations du jeudi 23 mars a mis en alerte le Conseil de l'Europe, qui demande le respect des libertés.
Selon des sources proches du journal Le Point, au lendemain de la neuvième journée intersyndicale de manifestation contre la réforme des retraites, Dunja Mijatović, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, s'est alarmée de <<l'usage excessif de la force>> envers les manifestants. Vendredi 24 mars 2023, elle a appelé la France à respecter le droit de manifester.
Les actes de violence sporadiques de certains manifestants ne sauraient justifier l'usage excessif de la force par les agents de l'État.
Dunja Mijatović, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe
Elle a ainsi mis en avant les « incidents violents » qui ont eu lieu en précisant que « certains ont visé les forces de l'ordre ». « Mais les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d'autres actes répréhensibles commis par d'autres personnes au cours d'une manifestation ne sauraient justifier l'usage excessif de la force par les agents de l'État. Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion », a-t-elle poursuivi.
Notre confrère Le Point fait savoir qu'il a été demandé aux autorités de permettre « l'exercice effectif de ces libertés » tout en protégeant « les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations contre les violences policières et contre les individus violents agissant dans ou en marge des cortèges ». Dunja Mijatović s'est aussi inquiétée de l'interpellation et du placement en garde à vue de certains manifestants et de personnes se trouvant aux abords des manifestations, s'interrogeant sur « la nécessité et la proportionnalité des mesures dont elles ont fait l'objet ».
De son côté, Reporters sans frontières a également appelé le ministre de l'Intérieur à « mettre fin aux violences policières contre les journalistes ».
Vendredi 24 mars, Gérald Darmanin a indiqué que 11 enquêtes judiciaires sur des violences policières présumées avaient été ouvertes.
PAK