La contestation de la présence française au Niger est toujours aussi vive. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi 2 septembre à Niamey et à Ouallam (sud-ouest) pour réclamer le départ des forces françaises du Niger, une demande du régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d'État fin juillet, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Plusieurs manifestation signalées
Dans la capitale, le rassemblement se tenait près d'une base nigérienne abritant les soldats français, à l'appel de plusieurs coalitions de la société civile hostiles à la présence militaire française. "Armée française allez-vous-en de chez nous !", pouvait-on notamment lire sur la pancarte d'un manifestant.
Aux manifestants arrivés samedi matin, s'est joint un autre cortège dans l'après-midi pour former une foule dense sur le rond-point "Escadrille", un des principaux lieux de ce genre de rassemblement qui ont lieu à Niamey depuis le coup d'État du 26 juillet.
Une autre manifestation a eu lieu à Ouallam (sud-ouest) devant une base militaire, QG de l'opération antijihadiste Almahaou, où cohabitent des soldats nigériens et français, selon des images diffusées sur la télévision nationale. "Soldats français, nous sommes venus vous apporter un message pour vous dire que nous n'avons plus besoin de vous", a déclaré l'un des manifestants dans un mégaphone.
Les tensions diplomatiques sont à leur comble entre le régime militaire au pouvoir et la France qui ne reconnaît pas leur légitimité, alors que 1 500 soldats français sont stationnés au Niger pour participer à la lutte antijihadiste dans le cadre d'accord militaires bilatéraux.
Le Niger a par ailleurs retiré l'immunité et le visa diplomatiques de l'ambassadeur de France Sylvain Itté et exigé son "expulsion", selon un arrêté du ministère de l'Intérieur daté de jeudi et une ordonnance du Tribunal de grande instance de Niamey de vendredi, consultés par l'AFP.
Les tensions diplomatiques sont à leur comble entre le régime militaire au pouvoir et la France
Selon ce dernier document, ces décisions sont notamment justifiées par "l'hostilité injustifiée" de la France envers le Niger et le fait que la présence de Sylvain Itté sur le territoire nigérien présente "des risques graves de trouble à l'ordre public".