Lorsqu’il était en charge des transports, Vincent Dabilgou a détourné selon le tribunal de grande instance de Ouagadougou plus d'un milliard de francs Cfa, l’équivalent de 1,7 million d’euros.
Vincent Dabilgou, ancien ministre des transports du Burkina Faso, a été condamné jeudi 17 août à onze ans de prison, dont sept ferme, pour « détournement de deniers publics », « enrichissement illicite » et « blanchiment de capitaux », a appris l’Afp de sources judiciaires.
M. Dabilgou était ministre de 2018 à 2022, sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, renversé par un putsch en janvier 2022.
Le tribunal de grande instance de Ouagadougou a reconnu M. Dabilgou « coupable » de faits de « détournement de deniers publics », portant sur 1,12 milliard de francs Cfa (quelque 1,7 million d’euros), « enrichissement illicite », « blanchiment de capitaux » et « financement occulte de parti politique », notamment le Nouveau Temps pour la démocratie (Ntd), la formation qu’il préside.
Confiscation des biens de l’ancien ministre
Quatre autres personnes, dont deux anciens collaborateurs de M. Dabilgou au ministère des transports, ont également écopé de peines de prison allant de six à onze ans et de lourdes amendes.
Le tribunal a également ordonné la confiscation de biens de l’ancien ministre, à hauteur des sommes détournées au profit du Trésor public et prononcé son inéligibilité pour cinq ans.
Il devra en outre s’acquitter d’une amende de 3,3 milliards de francs Cfa (4,7 millions d’euros) et les activités de son parti ont été suspendues. Le NTD, ex-parti de la mouvance présidentielle, avait raflé 13 sièges de député aux législatives de 2020, contre 3 en 2015. Cette percée avait créé la surprise et lui avait conféré une position stratégique dans les jeux d’alliances politiques.
Le tribunal a également ordonné la confiscation de biens de l’ancien ministre, à hauteur des sommes détournées au profit du Trésor public et prononcé son inéligibilité pour cinq ans.
Quatre autres personnes, dont deux ex-collaborateurs de Vincent Dabiglou, ont également écopé de peines de prison allant de six à onze ans et de lourdes amendes.