
Depuis un mois, l’Iran est écrasé par une chaleur étouffante. Dans le sud du pays, à Ahwaz, la température a atteint 51 °C cette semaine, ont rapporté mardi 1er août les médias iraniens. En première ligne du réchauffement de la planète, ce pays dépassant les 85 millions d'habitants est l'un des plus vulnérables au changement climatique.
Une chaleur sans précédent
"Nous avons l’habitude de la chaleur en été, mais là, c’est jamais-vu. Et surtout, ça dure", témoigne Morvarid*, habitante de la ville de Chiraz, dans le sud-ouest du pays. "Au travail, nous avons deux climatiseurs pour l’étage et ça ne suffit plus. L’air n’arrive pas jusqu’à mon bureau", raconte-elle alors qu’elle vient de vivre plusieurs jours à près de 42 °C.
Pour faire face à cette chaleur, qualifiée de "sans précédent" par les médias d’État, le ministère de la Santé a pris des mesures tout aussi radicales qu’inédites : le pays a décrété deux jours fériés mardi et mercredi pour la fonction publique et les banques. La population, en particulier les personnes âgées, ont reçu la consigne de rester chez elles entre 10 heures et 16 heures. Selon le porte-parole du ministère, Pedram Pakain, le nombre de coups de chaud signalés en début de semaine était "alarmant".
Depuis le mois de juin, l'Iran a aussi modifié les horaires de travail de ses fonctionnaires, les contraignant à commencer à 6 h du matin pour économiser l'énergie. Car le recours accru à la climatisation entraine une surconsommation d’électricité, alors que le pays peine à pousser ses centrales pour produire suffisamment.
"Le système électrique est complètement dépassé. Il est obsolète, il est en manque d'investissements à cause des sanctions, mais aussi parce qu'il n'y a pas la gouvernance environnementale qui prenne le problème climatique à bras le corps", pointe Jonathan Piron.
Depuis le mois de juin, l'Iran a aussi modifié les horaires de travail de ses fonctionnaires
Avec ces fortes chaleurs, la consommation d’électricité est source de préoccupation tout autant que l’eau. A Chiraz et ailleurs dans le pays, des coupures d’eau affectent régulièrement le quotidien des Iraniens depuis le mois de juin. Parfois pendant une ou deux heures dans la journée, témoigne Morvarid. "Mais surtout, ça arrive sans prévenir, et le reste du temps, le débit est faible".
Dans les quartiers les plus aisés, les habitants ont pris les devants : ils ont acheté de l’eau et installé des citernes sur les toits des immeubles pour faire face aux coupures. D’autant qu’un certain nombre de climatiseurs fonctionnent à l’eau.
Source: AFP