"Bien sûr, il n'est pas facile pour moi de gérer autant d'enfants", a déclaré Santina. "Mais le plus jeune de mes enfants, un petit garçon de deux ans, m'accompagne toujours, installé dans mon dos. Je ne veux pas engager de nounou, je veux éduquer mes enfants moi-même."
Plus de 1.700 enfants
L'école primaire du village de Lini compte plus de 1.700 enfants. Les salles de classe sont tellement bondées que les enseignants ont du mal à se faufiler entre les rangées. Certains d'entre eux ne peuvent même pas se permettre un congé, sous peine de prendre un retard irrattrapable.
Les autorités locales ont récemment construit une autre école à proximité pour soulager l'établissement. Mais la situation ne s'est pas améliorée de manière radicale. Le taux de natalité élevé et la volonté de scolariser tous les enfants ont conduit à une augmentation constante du nombre d'élèves. La situation est similaire dans de nombreux pays d'Afrique, avec parfois des bâtiments scolaires insuffisants et des enfants qui étudient à l'ombre du feuillage des arbres, ce qu'on appelle l'École du baobab.
Les autorités locales ont récemment construit une autre école à proximité pour soulager l'établissement.
Selon l’Unesco, au sein d’un système éducatif peu performant et en proie à d’importantes difficultés financières, la force enseignante ougandaise apparaît fragilisée. Croissance insuffisante du nombre d’enseignants qualifiés, allocation sujette aux aléas, manque de satisfaction professionnelle et au niveau de salaire jugé faible ; les dernières analyses appellent à inverser cette tendance. Des mesures devraient être prises pour accroître les ressources d’éducation, allouer les enseignants selon les besoins réels, améliorer le processus de promotion et renforcer le dialogue social.
Au cours de la dernière décennie, l’Ouganda a bénéficié d’une forte croissance économique. Depuis2001, le PIB et la richesse par habitant se sont respectivement élevés de 7,4 % et 3,9 %, en moyenne, par an. Cela étant, malgré de bonnes performances macroéconomiques, le gouvernement fait face à de réelles difficultés budgétaires : l’aide extérieure a chuté de 7,6 % à 2,3 % du PIB sur la dernière décennie et les ressources internes en % du PIB (16,4 % en 2011) sont inférieures à la moyenne des pays d’Afrique de l’Est (18,1 %).