Économie

Affaire « faux diplômes à la Douane » : Des voix s’élèvent pour dénoncer une chasse aux sorcières

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L'affaire des "faux diplômes" fait grand bruit à la Douane. (Ph: Archives)
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L’affaire des « faux diplômes à la Douane » pourrait être une chasse aux sorcières si l’on en croit les dénonciations publiées par « La Voie Originale » ce vendredi 17 mai 2024.

Sous le couvert de l’anonymat, des mises en cause dans cette affaire ont décidé de réagir, en attendant qu’ils soient entendus par leurs différents responsables, lors d’une rencontre s’est déroulée le mardi 14 mai 2024, à Marcory-Biétry.

Colère

Ceux-ci ont fulminé contre cette situation, notamment contre le communiqué de leur Direction générale en ce qu’il stipule : « Face à ces faits et au regard des dispositions légales en vigueur, l’administration des Douanes a pris les mesures suivantes : la traduction des agents indélicats devant le Conseil de discipline des douanes ; l’information du Procureur de la République, la faute de ces agents étant constitutive d’une infraction pénale prévue et punie par la loi. La DGD condamne fermement ces actes répréhensibles qui tendent à ternir son image et par ricochet, à jeter l’opprobre sur l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat », dénoncent les agents, qui confient qu’il y a des dessous et des non-dits, dans cette affaire.

On fait un contrôle sur une promotion qui est ciblée et les autres ne sont pas contrôlés. Notre promotion fait partie des agents ayant passé les concours de 2021 pour les trois 3 cycles : Contrôleurs, inspecteurs et administrateurs.

Le confrère rapporte que selon les plaignants, il est de notoriété que la “Promotion Issa Coulibaly” - environ 2000 agents qui ont intégré la Douane en un seul recrutement après la crise post-électorale de 2010 - constitue la cible. De personnes tapies dans l’ombre, dissent-ils, manoeuvrent à ce que les agents de cette promotion jugée pletorique, ne soient pas promus. La raison, soutiennent-ils, est que la “Promotion Issa Coulibaly”, qui est entrée à l’Ecole des douanes après le concours de la fonction publique, et qui a intégré la Douane sans passer par l’Ecole nationale d’administration (ENA), est en passe d'occuper des postes de responsabilités. Leur trop grand nombre, ont-ils affirmé, serait problématique pour la Direction.

« On fait un contrôle sur une promotion qui est ciblée et les autres ne sont pas contrôlés. Notre promotion fait partie des agents ayant passé les concours de 2021 pour les trois 3 cycles : Contrôleurs, inspecteurs et administrateurs. Nous ne comprenons pas pourquoi ce sont les agents déclarés admis au concours des contrôleurs qui font l’objet d’un contrôle. Et pourtant, ceux admis aux concours d’inspecteurs et d'administrateurs ne sont inquiétés », s’offusquent nos interlocuteurs, qui affirment que pendant que la procédure suit son cours, les agents concernés ont été suspendus et leurs primes issues de leur ancien grade leur ont été retirées.

Souci de transparence

Si les responsables de la Douanes ont un souci de transparence, dissent-ils, que ces contrôles soient étendus à tous les cycles, notamment aux autres années antérieurs et ultérieures à 2021. « En 2022, sur les trois cycles (Contrôleurs, inspecteurs et administrateurs), ce sont les contrôleurs et les inspecteurs qui ont été contrôlés, sans toucher les administrateurs. Ce sont ces deux dernières années qu’il y a eu des contrôles. Pourquoi ne pas contrôler les promotions de 2020, 2023, et tous les autres ?  Normalement, on devrait contrôler tout le monde », exigent les agents, qui dénoncent une double procédure et des traitements des agents.

A en croire, nos interlocuteurs, il y a un traitement à double vitesse entre les agents issus de l’Ecole nationale des douanes et ceux issus de l’Ecole nationale d’administration (Ena). Une fois qu’ils ont prise de fonction, leurs collègues de l’ENA, dissent-ils, ne présentent pas d’autres diplômes dans l’avancement de leur carrière. Ce qui n’est pas, dénonce-t-ils, leur cas.

La différence ici, c’est que l’Ecole nationale des douanes n’organise pas ses concours, à la différence de la gendarmerie, la police, les eaux et forêts et de l’Ena.... C’est la Fonction publique qui organise les concours des Douanes ivoiriennes. 

Si la différence entre ces deux structures, selon eux, est la qualité de la formation, alors autant fermée une école au profit d’une autre ou qu’on mettent à niveau l’établissement qui ne serait pas à la hauteur pour mettre fin, à cette disparité de traitement entre des agents d’une même administration.

C’est cette situation de double traitement, pense-t-ils, qui pourrait expliquer certaines fraudes au niveau des diplômes. « La différence ici, c’est que l’Ecole nationale des douanes n’organise pas ses concours, à la différence de la gendarmerie, la police, les eaux et forêts et de l’Ena.... C’est la Fonction publique qui organise les concours des Douanes ivoiriennes. Donc si les gens ont déposé leurs diplômes et ont été déclarés admis, il faut s’en référer à la Fonction publique. Car, comment celui qui n’organise pas le concours peut se permettre de mettre en cause le travail de la structure organisatrice ? Ceux qui organisent ont validé les diplômes et le ministre lui-même a pris un arrêté de promotion pour dire qu’ils sont promus au grade supérieur. Ils ont leur arrêté de promotion.

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Qu’est-ce qui explique ces contrôles d’une seule promotion au niveau des contrôleurs et non à l’ensemble des postulant des deux autres niveaux, inspecteurs et administrateurs ? », martèlent-ils, avant de dénoncer le délai d’une semaine donné aux 87 agents concernés, pour apporter la preuve de l’authenticité de leur diplômes. Surtout en cette période où la Direction des examens et concours (Deco) et la Direction de l’orientation et des examens (Dorex), occupées à préparer les examens de fin d’année, affirment les responsables de ces deux structures. Le délai de sept jours, disent-ils, ne sauraient leur permettre de remplir cette obligation, rapporte notre source.

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