"Pourquoi il y a une explosion des prix ? Parce que vous avez la guerre en Ukraine", a affirmé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur le plateau de Quelle époque ! (France 2). La guerre peut-elle expliquer les 5,9% d’inflation relevés en avril ? En France, deux secteurs sont très touchés : l’énergie et l’alimentation, rapporte France info.
Le changement climatique
Concernant l’énergie, les sanctions imposées à la Russie en 2022 ont privé les marchés européens du pétrole russe et fait augmenter les prix, mais pas seulement. "Le fait que la guerre continue a tendance à soutenir les coûts. Deuxièmement, le fait que les producteurs de brut (l’Opep et la Russie) continuent à réguler la production de manière à éviter un surplus et donc un effondrement des prix soutient aussi les cours", explique Olivier Gantois, président de l’Union Française des Industries Pétrolières.
Même si le cours du blé a retrouvé ses niveaux d’avant-guerre, le prix des produits en rayons ne descend pas. "De mai dernier à aujourd’hui, le prix du blé est à 200 euros la tonne. Il y a un décalage dans la négociation entre les prix mondiaux qu’on voit sur les marchés type Euronext et les négociations qui se répercutent sur les rayons", détaille Arthur Portier, conseiller Agritel.
La sécheresse en Espagne a aussi provoqué une baisse de production du riz et de l’huile d’olive. Le sucre est champion avec 50,3% sur un an. Le syndicat national français du sucre évoque la crise ukrainienne, mais aussi la dérégulation du secteur par l’Union européenne et les nouvelles normes environnementales.
Les sanctions imposées à la Russie en 2022 ont privé les marchés européens du pétrole russe
La guerre en Ukraine et les marges des industriels expliquent donc en partie l’inflation, mais d’autres facteurs sont à prendre en compte.