Le Premier ministre britannique Rishi Sunak mise gros sur cette conférence à laquelle plusieurs dirigeants internationaux doivent participer.
Un risque sérieux en terme de sécurité
"Pour réaliser les promesses de l'IA et éviter les risques, nous devons gouverner cette technologie. Il n'y a pas d'autre solution". C'est en ces termes que Joe Biden a présenté lundi 30 octobre son nouveau décret permettant de mieux encadrer l'usage de l'intelligence artificielle aux États-Unis.
Le président américain a signé un décret qui impose aux entreprises du secteur de transmettre au gouvernement fédéral les résultats de leurs tests de sécurité, quand leurs projets posent "un risque sérieux en termes de sécurité nationale, de sécurité économique nationale, ou de santé publique". Les critères de ces tests de sécurité seront fixés au niveau fédéral et rendus publics.
La Maison Blanche a beau vanter l'importance du décret, Joe Biden dispose en réalité d'une marge de manœuvre limitée. Toute législation réellement contraignante et ambitieuse sur l'IA devrait passer par le Congrès américain. Or ce dernier est pour l'heure divisé entre démocrates et républicains, configuration qui rend très peu probable l'adoption d'une loi de grande envergure.
Pour autant, certains experts accueillent avec scepticisme ces grandes annonces gouvernementales. "Lorsqu'ils disent qu'ils mettent en place des garde-fous, il s'agit de garde-fous que les grandes entreprises technologiques leur permettent de mettre en place", a fustigé lundi Alex Winter, un réalisateur, lors d'une conférence de presse d'experts, avocats et créateurs sur les dangers liés à l'IA.
Il s'agit de garde-fous que les grandes entreprises technologiques leur permettent de mettre en place
Une centaine d'organisations, experts et militants internationaux ont par ailleurs publié lundi une lettre ouverte à Rishi Sunak, qualifiant ce sommet "d'occasion manquée" et lui reprochant d'être dominé par les géants de la tech. Reste à savoir quels dirigeants mondiaux feront le déplacement à Bletchley Park, alors que la guerre fait rage au Proche-Orient. Lundi soir, la Première ministre italienne Giorgia Meloni était la seule membre du G7 à avoir confirmé sa participation au sommet. Pékin sera représenté, mais l'identité de la personne qui sera le déplacement n'est pas encore connue.
AFP