Selon les informations de Jeune Afrique, les autorités ivoiriennes ont diligenté une enquête sur l’Unité de lutte contre la grande criminalité (Ulgc), sise à Sébroko, l’ancien quartier général de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Ce groupement de défense, composé majoritairement de militaires, est commandé par le colonel Inza Fofana, alias « Gruman ».
Dirigée par le commissaire divisionnaire Bonaventure Adomo, l’Unité de lutte contre la criminalité transfrontalière (Uct), installée à Cocody, est également dans le viseur.
Fichiers audio et arrestations L’affaire a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie, sous la supervision du général Ousmane Yéo. Les investigations ont été lancées à la suite de plaintes et de signalements déposés par des hommes d’affaires ivoiriens et étrangers, en majorité libanais, maliens et burkinabè.
Des arrestations ont déjà eu lieu
Ces derniers ont en effet assuré avoir été victimes de racket et d’extorsion de fonds portant sur plusieurs millions d’euros impliquant des sous-officiers et officiers de ces deux unités. Des arrestations ont déjà lieu : plusieurs indicateurs libanais, qui collaboraient avec l’Ulgc et l’Uct, ont en effet été interpellés sur la base d’enregistrements audio compromettants réalisés à leur insu. Leur anonymat a été préservé pour les besoins de l’enquête. Restructuration ou dissolution Leur procédé était simple.
Les « indics » repéraient des hommes d’affaires qui détenaient des centaines de millions de francs Cfa en cash, à leurs domiciles ou sur leurs lieux de travail, généralement issus de secteurs d’activité comme l’orpaillage. Puis, ils donnaient le tuyau à des éléments des deux unités incriminées.
Ces derniers prenaient soin de téléphoner à Oumar Braman Koné, à l’époque procureur du pôle pénal économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan, qui leur donnait, comme le prévoit la loi, un mandat verbal.
Enfin, ils faisaient une descente chez leurs cibles qui, intimidées, finissaient par leur remettre l’argent demandé. Des plaintes se sont enchaînées, sans suite, jusqu’à ce qu’un opérateur économique actif à Bouaké n’alerte le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, après avoir, selon ses dires, été extorqué de plus de 500 millions de francs Cfa.
Aujourd’hui, ce dernier ainsi que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, suivent de près ce dossier. Le chef de l’État, Alassane Ouattara, est également régulièrement informé des avancées.
Les autorités planchent sur une restructuration en profondeur de ces deux unités, dont les activités, sous la supervision d’un nouveau commandement, seraient strictement encadrées.
Mais une dissolution est également sur la table des discussions.