Viols, mutilations génitales, mariages forcés, violences conjugales… des maux contre lesquels se dressent plusieurs ONG engagées dans la lutte contre les VBG (violences basées sur le genre). Un champ d’action vaste et complexe qui exige d’énormes moyens humains, techniques, institutionnels et financiers. Mais surtout « une bonne orchestration des actions des associations et organisations non gouvernementales sur le terrain pour être efficaces » selon Nathalie Kouakou, consultante et spécialiste des questions de violence.
Droits de la femme
C’est à travers ce propos accompagné d’un optimisme gaie que Nathalie Kouakou a exprimé sa joie vus les nombreux progrès enregistrés dans la promotion des droits humains, particulièrement dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Selon le ministère de la famille, de la femme et de l’enfant, les rapports statistiques du (GBVIMS) sur les violences basées sur le genre 2022 révèlent 7 919 cas de VBG en côte d’ivoire. S’il s’agit seulement des cas dénoncés et pris en charge par les services sociaux ivoiriens, il est clair que plusieurs organisations travaillent à réduire ces chiffres alarmants. Et ce n’est pas Nathalie Kouakou qui nous le contredira .
<<Avant c’était pire. En Côte d’ivoire, les acteurs existent et les actions se multiplient. Il y’a tellement d’ONG qui exercent dans ce secteur des droits de la femme que les choses s’amélioreront. Sauf que, maintenant il faut mettre tout en musique.>> Affirma la présidente de l’ONG ‘’Vivre sans violence’’.
Mettre la actions des ONG en musique signifie pour Nathalie Kouakou qu’
« Il faut que ce soit comme un orchestre où chacun joue à son instrument et de manière harmonisée. Pour d’autres il s’agira de danser, de chanter et c’est sûr que si les rôles sont distincts et complémentaires, les résultats des actions des ONG seront plus efficaces qu’elles ne le sont », a poursuivi l’experte.
Aujourd’hui, il faut organiser et structurer les actions des acteurs sur le terrain. Si les acteurs sont nombreux, plusieurs d’entre eux font les mêmes choses. Pourtant les moyens ne sont pas aussi assez suffisants, selon Nathalie Kouakou. « Si nous faisons une chaîne d’intervention, cela permettrait de mieux exploiter le peu de moyen donné à chaque maillon de la chaine pour qu’au moins la prise en charge puisse être vraiment correcte et efficace. » A-t-elle déclaré.
À entendre la présidente de l’ONG ‘’Vivre sans violence’’, l’orchestration des actions de son champ d’action est la seule clé à régler pour une avancée notable dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Une ONG ne peut pas s’occuper de la sensibilisation, de la protection, de la promotion… dans le cas contraire, on est sûr de se cogner la tête dans les résultats.
Sa position est claire, une ONG ne peut pas vouloir, ni pouvoir couvrir toutes les missions. D’après l’ancienne présidente de Amnesty côte d’ivoire « La prise en charge est holistique. Donner une réponse aux VBG, c’est d’abord prévenir. Donc certaines ONG peuvent en faire leur spécialité (faire la sensibilisation, la formation, les plaidoyers c’est-à-dire susciter les lois et prévenir).
D’autres parmi elles peuvent se charger de la protection, donc la prise en charge. Même là encore, il y a tellement de compartiments qu’on devrait limiter les tâches. Il y’a la prise en charge psychotechnique, la prise en charge médicale, la prise en charge économique et la réinsertion. Il y a même ceux qui gèrent des centres de transit. Une ONG ne peut pas s’occuper de la sensibilisation, de la protection, de la promotion… dans le cas contraire, on est sûr de se cogner la tête dans les résultats. » rétorqua la consultante internationale.
En plus de son appui institutionnel et de ses nombreuses actions dans la lutte contre les violences basées sur le genre, l’État se doit « d’organiser et de spécialiser les ONG. De sorte à créer une chaine d’intervention transparente, claire, dynamique et efficace pour sortir plusieurs femmes de leurs souffrances. » a-t-elle conclu.
L’objectif étant selon Nathalie Kouakou de créer cette synergie d’actions. Chaque acteur est focus sur son pan d’activités. Et in fine, c’est la victime qui gagne pour une société bien portante.
Vnews - 30/03/2023
Brice Gnahoua