Selon une source diplomatique contactée par Rfi, c'est le 1er décembre dernier à Ouagadougou que les quatre Français ont été arrêtés.
Selon la même source, ces ressortissants sont des fonctionnaires techniciens, détenteurs de passeports diplomatiques en règle et en mission pour une opération de maintenance informatique au profit de l'Ambassade de France.
Toujours selon la source de Rfi, les quatre Français ont été mis en examen deux semaines plus tard puis incarcérés à la Maco, la maison d'arrêt de la capitale.
D'après les informations de Jeune Afrique, il s'agirait d'agents de la DGSE, les services extérieurs français, qui auraient donc été arrêtés pour « espionnage ».
Le magazine affirme que les agents étaient arrivés dans le pays en règle pour une mission officielle.
Malgré les rapports de plus en plus tendus entre la France et le Burkina Faso, la publication soutient que les renseignements des deux pays continuaient à entretenir des relations de coopération technique et opérationnelle.
Une information appuyée par l'Afp qui précise, citant une source diplomatique européenne, que les quatre Français sont connus de leurs collègues burkinabè. Des pourparlers seraient en cours pour obtenir leur libération.
Relations dégradées entre les deux pays
Les relations entre la France et le Burkina Faso se sont considérablement dégradées, depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’Etat, le deuxième en huit mois, du capitaine Ibrahim Traoré.
Ouagadougou a, selon le confrère du site de "Le Monde", dénoncé en mars un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises.
L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d’Etat de septembre 2022, n’a pas été remplacé depuis.
Dans sa volonté de diversifier ses partenariats, le Burkina Faso s’est en particulier rapproché cette année de la Russie. Outre un rapprochement dans le domaine militaire, la Russie a notamment promis de construire une centrale nucléaire au Burkina.
En novembre dernier, Ouagadougou a fait partie des premiers pays africains à recevoir des céréales russes gratuitement, comme promis quelques mois plus tôt par Vladimir Poutine.
Le Burkina s’est également rapproché de ses deux voisins, le Mali et le Niger, eux aussi gouvernés par des régimes militaires.
Les trois pays font face depuis plusieurs années à des attaques djihadistes récurrentes de groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique.
Au Burkina seul, elles ont fait plus de 17 000 morts, civils et militaires, depuis 2015.