Le nouveau pouvoir a déclaré qu’il avait été mis à la retraite, qu’il était libre de ses mouvements et notamment pouvait partir à l’étranger se faire soigner à tout moment. Mais son entourage dément et dénonce une détention qui ne dit pas son nom.
Liberté restreinte
Pour certains de ses proches, Ali Bongo est en prison. L’ancien président vit toujours dans sa luxueuse résidence de La Sablière, avec ses fils Bilal et Jalil, mais sa liberté serait restreinte. Selon plusieurs sources, « Il n’est pas du tout libre et ne peut pas voir il y a des chars autour de sa résidence. Ses sorties dans le jardin sont limitées. Un garde républicain est constamment là pour écouter ses propos. sa femme et son fils emprisonnés », confie un proche.
il y a des chars autour de sa résidence. Ses sorties dans le jardin sont limitées. Un garde républicain est constamment là pour écouter ses propos.
Ali Bongo est diminué depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2018, mais sa santé reste toutefois bonne. Un kinésithérapeute vient d’ailleurs régulièrement pour sa rééducation.
Côté matériel, là encore une bonne source explique qu’il n’a pas accès au téléphone, ses comptes bancaires seraient gelés, il ne toucherait pas sa retraite et son statut d’ancien chef d’État ne serait pas appliqué. Il aurait accumulé trois mois d’arriérés de factures d’électricité. « Il ne peut pas payer, car ses chèques sont refusés. On a peur d’une coupure », confie son entourage.
Seul un cercle très restreint de collaborateurs serait présent autour de lui. « Les militaires fouillent à l’entrée et la sortie. Le cuisinier principal est parti, car il ne supportait plus de travailler dans ces conditions. Sa famille et notamment sa mère doivent lui amener à manger », indique une bonne source.
Plusieurs hauts dignitaires ont pu lui rendre des visites officielles. Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, le représentant de l’Unoca (Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale), Abdou Abarry, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, ou encore le 25 novembre dernier, le Premier ministre de Sao Tomé, Patrice Emery Trovoada. Tous ont d’ailleurs confirmé la bonne santé de l’ancien président gabonais. « Ce ballet diplomatique, c’est de l’esbroufe, pour donner une bonne image », confie toutefois un collaborateur.