Économie

43eme conférence de la FAO : La Côte d’Ivoire porte la voix du G77 et de la Chine

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Le ministre ivoirien Kobenan Adjoumani s'est fait le porte-parole du G77 et la Chine à cette conférence de la Fao.
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La Côte d’Ivoire représentée par le Ministre d'Etat Ministre de l'Agriculture et du Développement Rural, Kobenan Kouassi Adjoumani a été choisie par le groupe des 77 et la Chine pour présenter l’examen de l’Alimentation et de l’Agriculture des pays dudit groupe et de la Chine, ce lundi 3 juillet 2023. Ci-dessous la déclaration du G77 et La Chine transmise à vnewsci par le service communication du ministre Kobenan Adjoumani.

Merci Monsieur le Président,

1. J'ai l'honneur de faire cette déclaration au nom du groupe des 77 et de la Chine.

 

2. Selon le rapport 2022 du SOFI, le nombre de personnes touchées par la faim dans le monde a augmenté pour atteindre 828 millions en 2021, soit une augmentation d'environ 46 millions depuis 2020 et de 150 millions depuis l'apparition de la pandémie de COVID-19. Selon les projections, près de 670 millions de personnes (8 % de la population mondiale) seront toujours confrontées à la faim en 2030. Ce chiffre est similaire à celui de 2015, lorsque l'objectif de mettre fin à la faim, à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté d'ici la fin de la décennie avait été lancé dans le cadre de l'Agenda 2030 pour le développement durable.

3. L'augmentation de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans le monde est un problème structurel, persistant et multifactoriel, y compris ceux décrits au paragraphe 30 de l'Agenda 2030. L'impact des chocs et des crises mondiaux affectent de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables, car ils se combinent à l'absence ou à l'insuffisance des filets de protection sociale. L'accès limité à l'éducation, à la santé, l'approvisionnement adequat en eau, la précarité des infrastructures rurales et l'absence de numérisation dans les zones rurales sont autant de facteurs qui compromettent gravement la résilience de systèmes agroalimentaires entiers face aux ralentissements économiques, les conflits et les extrêmes climatiques.

Politisation et polarisation 

Monsieur le Président,

4. Malgré les informations actualisées fournies par la FAO sur la manière dont les conflits, y compris en l'Ukraine, ont un impact sur la sécurité alimentaire et la nutrition, en particulier dans les pays en développement qui dépendent des importations de denrées alimentaires et d'intrants agricoles: nous assistons, depuis 2022, à une politisation et à une polarisation dans l'ensemble du système de gouvernance de la FAO, qui nous ont empêchés de parvenir à un consensus, inhibant ainsi notre capacité à traiter de nos intérêts au cœur du mandat de l'Organisation. Par conséquent, nous rappelons l'importance de traiter les questions relevant du mandat principal de l'Organisation, à savoir la sécurité alimentaire et la nutrition, et de revenir au principe fondamental de la prise de décision par consensus.

5. Comme nous le savons tous, l'éradication de la faim est d'une importance capitale pour la réalisation des Objectifs de développement durable et de l'Agenda 2030. Les progrès de la production agricole rendent la faim tout à fait évitable, à condition que nous travaillions ensemble pour construire, développer et utiliser les capacités, transférer les technologies et fournir une assistance financière aux pays en développement.

6. La COP-27 et la COP-15 ont clairement reconnu le fait que les systèmes agroalimentaires sont profondément affectés par les crises climatiques et environnementales et, en même temps, une partie fondamentale de la solution pour y faire face. Les impacts du changement climatique, combinés à la nécessité de nourrir et d'alimenter une population mondiale croissante en période d'incertitude, conduiront à une réduction de la production alimentaire et de la nutrition, ainsi qu'à un accès limité à la nourriture, en particulier pour les plus vulnérables et les plus pauvres.

Nous reconnaissons les activités menées par la FAO au profit des pays en développement. À cet égard, nous pensons que le débat sur la gestion de l'eau au cours de la Conférence est d'une grande importance et devrait rester lié au mandat et aux avantages comparatifs de la FAO.

Monsieur le président,

 7. Nous demandons à la FAO de continuer à fournir une assistance technique, dans le cadre de son mandat, à l'élaboration et l’éxecution des travaux conjoints de Charm el-Cheikh relatifs a la mise en œuvre de l'action climatique sur l'agriculture et la sécurité alimentaire.

Nous reconnaissons les activités menées par la FAO au profit des pays en développement. À cet égard, nous pensons que le débat sur la gestion de l'eau au cours de la Conférence est d'une grande importance et devrait rester lié au mandat et aux avantages comparatifs de la FAO, en vue de promouvoir l'efficacité dans l'utilisation de l'eau et de fournir des solutions pour surmonter les situations de stress hydrique.

Monsieur le Président,

8. Le Groupe des 77 et la Chine souhaitent également mettre en évidence et souligner les priorités identifiées par nos conférences régionales, car leur mise en œuvre améliorera les systèmes agroalimentaires pour une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement, une meilleure vie, sans laisser personne de côté. .

9. Nous pensons, par exemple, que le débat sur la bioéconomie au sein des organes directeurs et des comités techniques de la FAO peut être un puissant catalyseur pour les pays en développement membres de l'Organisation, d'accéder plus facilement aux marchés, à la coopération technique et aux ressources concessionnelles des fonds pour le climat et la biodiversité.

Nous proposons donc que ce travail soit mené au sein des comités techniques existants de la FAO, en gardant à l'esprit la collaboration en cours entre le COAG et le COFO sur les liens entre l'agriculture et la sylviculture, conformément au Cadre stratégique de la FAO pour 2022-2031 et aux résultats prévus par le Programme de travail et budget 2024-2025.

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10. Nous devons nous efforcer de veiller à ce que les divers points de vue soient pris en compte d’une maniere inclusive dans les produits de connaissance de la FAO. Cet objectif peut être atteint grâce à l'intégration progressive, y compris par le biais d'instruments financiers, d'un groupe d'institutions universitaires plus équilibré sur le plan régional pour l'élaboration de documents, études, stratégies, codes volontaires et définitions de méthodologies pour la mesure des indicateurs. Cette question a été soulevée lors de la dernière session du comité de programme, incluse dans son rapport, et nous nous attendons à ce qu'elle évolue de manière significative.

11. Avec ces remarques, le Groupe des 77 et la Chine réaffirment que les efforts conjoints pour lutter contre les multiples crises auxquelles le monde est confronté doivent prendre en considération les préoccupations et aspirations légitimes que le groupe a fait valoir auprès des organes du système des Nations Unies.

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