« Oui, impliquer notre secteur privé et nos champions nationaux dans la transformation structurelle de nos économies, c’est possible », est-til convaincu. Le Premier ministre Achi a fait observer que l’Afrique, comme tous les autres continents a subi de plein fouet les effets conjugués des changements climatiques, de la pandémie de Covid-19 et des retombées négatives du conflit russo-ukrainien.
Réussir malgré les crises
« Inflation, insécurité alimentaire, nouvelles alliances géostratégiques, chaines logistiques totalement perturbées sont autant de conséquences qui instaurent de l’imprévisibilité dans un monde dont l’évolution semblait jusque-là prédictible », a-t-il énuméré. A cela il a ajouté des défis tels que les révolutions scientifiques et technologiques dont les bio-sciences et l’intelligence artificielle, qui présagent des changements d’un monde futur dont les contours sont encore totalement méconnus. « Dans un tel contexte, le thème de ce forum : Réussir malgré les crises, de 300 à 3 000 ou comment accélérer l’émergence de la prochaine génération de champions africains, prend toute sa pertinence et son urgence », a-t-il souligné.
Nous n’avons guère de choix que de tout mettre en œuvre pour répondre à leurs besoins croissants en éducation, santé, logements, infrastructures, et surtout emplois, si nous tenons à les rendre les plus productifs possible, tout en évitant la fuite des cerveaux
Selon Achi Patrick, au-delà des crises et mutations, l’Afrique fait face à un autre défi de taille : l’extrême jeunesse de sa population. « Cela peut être notre plus gros actif si nous y investissons, mais aussi notre plus gros passif, dans un monde où les opportunités et les menaces de tout genre existent.
En effet, selon les tendances actuelles, la population Africaine doublera pour atteindre 2.8 milliards en 2050, avec plus de deux tiers ayant moins de 35 ans. Nous n’avons guère de choix que de tout mettre en œuvre pour répondre à leurs besoins croissants en éducation, santé, logements, infrastructures, et surtout emplois, si nous tenons à les rendre les plus productifs possible, tout en évitant la fuite des cerveaux », a-t-il indiqué.
Puis, il a fait cette remarque : « Le monde entier s’accorde à reconnaître que l’Afrique est le continent où le potentiel de développement dans tous les secteurs économiques, de la construction, du transport à l’agriculture, des mines au tourisme et aux industries créatives et culturelles, en passant par la performance environnementale, regorge le plus d’opportunités encore largement inexploitées. D’ici 2050, en un peu plus d’une génération, 40 % de l’humanité sera africaine. L’Afrique deviendra le sang neuf du monde. Le continent de notre siècle »
Aussi, le Premier ministre Achi a-t-il souhaité que cette grande rencontre d’Abidjan constitue un creuset et un moment privilégiés pour les décideurs des secteurs privé et public. « Souhaitons que ce soit là le lieu de propositions de solutions disruptives et concrètes face au défi de l’émergence des champions africains, ceux qui traceront les nouveaux sillons, garants de l’épanouissement des générations à venir », a-t-il conclu.